L'Etat demande à France Télévisions de faire mieux à moindre coût

Faire mieux avec moins. La future direction de France Télévisions devra être plus audacieuse dans ses programmes, attirer le jeune public, promouvoir la culture, développer le numérique et réformer France 3. Le tout avec un budget en baisse. Telles sont les missions fixées, mercredi 4 mars, par l'Etat au prochain président du groupe audiovisuel public, qui prendra ses fonctions en août.

Cette feuille de route exigeante a été annoncée solennellement par trois ministres, Fleur Pellerin à la Culture, Emmanuel Macron à l'Economie et Michel Sapin aux Finances. Le gouvernement laisse toutefois à la nouvelle direction le soin de trancher sur les choix délicats pour y parvenir.

Budget au mieux stable

Il s'appuie sur le diagnostic plutôt sévère dressé par Marc Schwartz, ex-directeur financier de France Télévisions. Le gouvernement écarte toutefois un retour de la publicité après 20 heures et ne mentionne pas la création d'une chaîne d'info en continu, tout en laissant la porte ouverte à ce projet dans le cadre d'un renforcement de l'offre publique d'information qui impliquerait des synergies entre la radio et la télévision publique.

La piste d'un élargissement de la redevance, déjà évoquée par François Hollande à la fin 2014, est bien sur la table. "Comme l'a annoncé le président de la République, le gouvernement mènera une réflexion sur la modernisation de la contribution à l'audiovisuel public", a indiqué Michel Sapin.

Cette année, la redevance a déjà été augmentée de 3 euros. Le gouvernement a toutefois averti que le budget de France Télévisions (2,85 milliards d'euros en 2015) serait "au mieux stable" et "plus probablement" s'inscrirait d'ici à 2020 dans le mouvement de "baisse constatée ces dernières années".