Inquiétés par le rachat possible du sénateur UMP Serge Dassault, les journalistes craignent pour leur indépendance
Ils ont publié une "déclaration de principes" et veulent soumettre une charte au futur acquéreur du journal, le plus important de la presse quotidienne nationale généraliste avec un tirage de 480.000 exemplaires.
Ils insistent sur leur volonté de préserver une "ligne éditoriale faite de neutralité politique et de proximité avec son lectorat".
"A cet égard, il ne doit pas servir les intérêts d'un homme, d'un parti politique, d'un clan ou d'une entreprise", ajoute le texte, qui affirme aussi la volonté de conserver le double caractère national et régional du titre.
La SDJ ajoute qu'elle entend proposer à la rédaction l'adoption d'une charte, à l'attention du futur repreneur, "garantissant son indépendance et la richesse de son contenu, dans le respect de chacun".
Patron de son groupe, Serge Dassault, qui possède déjà Le Figaro, deuxième tirage national avec 310.000 exemplaires, a rencontré fin août Marie-Odile Amaury, propriétaire du groupe qui détient Le Parisien. Serge Dassault lui a envoyé ensuite une lettre d'intention.
Sénateur de l'Essonne, Serge Dassault entend se représenter aux prochaines élections municipales de Corbeil-Essonnes, après avoir purgé un an d'inéligibilité due à des dons en argent liquide aux électeurs. Ce proche de Nicolas Sarkozy est aussi un des plus importants vendeurs d'armes au monde.
A moins de deux ans de l'élection présidentielle de 2012, Vincent Bolloré, un autre proche de Nicolas Sarkozy, et l'allemand Axel Springer, seraient également intéressés. Le groupe de presse belge Rossel, actionnaire du quotidien régional La Voix du Nord, a lui aussi exprimé officiellement sa candidature.
Malaise au Figaro
En milieu de semaine, un certain malaise s'est fait jour au sein de la rédaction du Figaro. La Société des Journalistes du journal a adressé un questionnaire aux journalistes sur la ligne rédactionnelle. Il comportait notamment cette question: "Lors de la prochaine élection présidentielle, souhaitez-vous que Le Figaro prenne explicitement parti pour un candidat ?".
Selon Le Monde, le groupe Dassault aurait exercé indirectement des pressions sur la rédaction du Figaro concernant les articles sur des pays où l'industriel aurait des contrats en cours de négociation, comme les Emirats Arabes Unis, le Brésil ou la Libye.
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