George W. Bush: avant la fin, le film
Avant même que le film ait été vu par les spectateurs français, ce dernier fait déjà débat.
_ Pas tant sur sa qualité, d'ailleurs, qui d'après les premiers avis redore un peu le blason d'Oliver Stone, après les douloureux Alexandre ou World Trade Center, mais sur son contenu et la manière dont le cinéaste articule sa réflexion autour du personnage de George W. Bush, sa présidence, son bilan, ses motivations et ses failles.
Avant même que le film rencontre - ou pas - un succès en salles, déjà critiques et éditorialistes du monde entier peinent à s'accorder sur le ton qu'emploie l'ex-mauvais garçon d'Hollywood.
_ Ainsi, lorsque certains n'y voient qu'un portrait touchant et compréhensif, la majeure partie des critiques évoquent un brûlot, portrait au vitriol d'un homme seul et d'une Amérique malade.
Un certain regard
"Hasard" du calendrier, la date de sortie française coïncide avec la dernière ligne droite de l'actuelle campagne présidentielle outre-Atlantique, J-6 avant l'élection. Et il est difficile de ne pas y voir un symbole très fort.
Enormément de choses ont déjà été écrites, ou racontées, sur George W. Bush.
_ Sa gestion du 11 septembre, celle de la crise financière, sa politique géostratégique, les bourbiers irakien et afghan, entre autres moments "forts" ayant jalonné ses huit ans de mandat.
Oliver Stone propose ici un regard différent, qui s'attache aussi à raconter un rapport père-fils, sur le pouvoir et la conduite d'un pays, la jalousie avec Jeb, gouverneur de Floride et "fils préféré". Mais aussi la solitude d'un chef d'Etat, et ses dépendances de manière générale : au pouvoir, à l'alcool, à l'amour des autres. Sans oublier, dernier coup de griffe du réalisateur, une forte tendance aux références bibliques et religieuses.
Matteu Maestracci
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