Fusion de l'audiovisuel public : "Pour moi, cette réforme est un mystère", affirme Sophie Binet

"On sait dans le privé, c'est qu'à chaque fois qu'on fusionne deux entreprises, c'est pour faire des mutualisations et pour faire des économies budgétaires", déplore la secrétaire générale de la CGT, dimanche sur franceinfo et France Inter.
Article rédigé par franceinfo
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Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, est l'invitée de "Questions Politiques", le 2 juin 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Pour moi, cette réforme est un mystère", affirme dimanche 2 juin sur franceinfo et France Inter, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, vêtue d'un t-shirt noir portant l'inscription "Radio France en lutte". Elle s'était rendue au rassemblement contre le projet de fusion de l'audiovisuel public, devant le ministère de la Culture le 23 mai dernier. "Pourquoi veut-on s'engager dans une fusion coûteuse, compliquée d'un point de vue social, alors que ça fonctionne très bien ?", interroge la syndicaliste. "On peut améliorer les synergies mais il n'y a pas besoin de fusionner pour ça", ajoute Sophie Binet. 

Cette réforme voulue par le gouvernement "inquiète" la secrétaire générale de la CGT "dans un contexte d'austérité budgétaire, dans un contexte où le financement de l'audiovisuel public a été déstabilisé puisqu'on a mis fin à la redevance" et que "ça n'a pas été remplacé par autre chose". Puis, ajoute Sophie Binet, "on sait dans le privé, c'est qu'à chaque fois qu'on fusionne deux entreprises, c'est pour faire des mutualisations et pour faire des économies budgétaires". Elle affirme que cette fusion, si elle entre en vigueur, entraînera "un gros travail social", puisqu'il faudra revoir les conventions collectives par exemple. La syndicaliste prédit une période de "trois ou quatre ans de désorganisation" et "ça coûte de l'argent"

Mise en garde sur les milliardaires comme Bolloré

Sophie Binet veut défendre la "pluralité et la richesse de l'audiovisuel public" car "on a besoin que France Culture ne fasse pas la même chose que France 2". Le gouvernement assure que cette réforme ne portera pas atteinte à la pluralité, mais elle "n'a pas vraiment confiance"

Sophie Binet a signé, avec une cinquantaine d'autres personnalités, la pétition pour dire "oui, au pluralisme et à l'indépendance des médias audiovisuels publics, non à leur fusion !" La secrétaire générale de la CGT "appelle à signer cette pétition parce que c'est un enjeu démocratique". Elle met en garde car "quelques milliardaires ont décidé de transformer les médias français en jeu de Monopoly".

"C'est une stratégie de l'extrême droite de prendre la main sur des médias."

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

sur franceinfo et France Inter

Elle prend l'exemple de Vincent Bolloré qui "transforme l'information en opinions et diffuse des fake news à tout va". Une "stratégie qui malheureusement fonctionne, c'est très inquiétant", conclut-elle pour défendre "un audiovisuel public fort pour avoir une information indépendante". Lancée le 29 mai, cette pétition a recueilli plus de 35 000 signatures dimanche en milieu de journée.

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