Le journaliste Gérard Leclerc, ancien président de La Chaîne parlementaire, disparaît dans un accident d'avion
Il a fait partie du paysage audiovisuel français durant plus de quarante ans. Le journaliste Gérard Leclerc, ancien président de La Chaîne parlementaire (LCP), a disparu mardi 15 août, à l'âge de 71 ans, dans un accident d'avion. Il se trouvait à bord de son petit appareil lorsque celui-ci s'est abîmé dans la Loire, à Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique), a appris France Télévisions de sources concordantes.
Des débris de l'aéronef, qui a disparu entre Nantes et La Baule à la mi-journée, ont été repérés à hauteur d'une écluse. Les recherches sur place ont été suspendues dans la soirée. Dans la nuit de mardi à mercredi, le parquet de Saint-Nazaire a ajouté dans un communiqué qu'à bord de l'appareil " se trouvaient un pilote et un ou deux passagers, cette information restant à confirmer". "Aucun corps n'a été retrouvé", a ajouté le parquet. Mercredi, une source proche du dossier a évoqué auprès de France Télévisions trois personnes à bord, tout comme la préfecture de Loire-Atlantique et le président de l'aéroclub de Loudun, présent au moment du décollage de l'appareil, selon le Télégramme.
Gérard Leclerc fait ses débuts à la radio, d'abord à Europe 1, puis à RMC, avant de passer l'essentiel de sa carrière à France Télévisions. En 1985, il rejoint France 2 (anciennement Antenne 2), où il a été notamment chef du service économie et du service politique, rédacteur en chef de "Télématin", ainsi que directeur adjoint de la rédaction. Il rallie ensuite France 3 en 2007, d'abord au service économique et social, puis comme rédacteur en chef du service politique.
Après France Télévisions, LCP, Radio Classique et CNews
En 2009, Gérard Leclerc est nommé président de La Chaîne parlementaire-Assemblée nationale (LCP), où il enchaîne deux mandats, jusqu'en 2015. Le journaliste renoue alors avec ses premiers amours radiophoniques en officiant régulièrement, à partir de 2015, dans la matinale de Radio Classique. Gérard Leclerc rejoint en 2017 la chaîne privée CNews en tant qu'éditorialiste politique. Il intervient dans l'émission "L'heure des pros". Il apporte également son expertise de journaliste comme conseiller éditorial pour la revue trimestrielle WeDemain.
Marié à l'animatrice de radio Julie Leclerc, père trois enfants, Gérard Leclerc est le demi-frère du chanteur Julien Clerc. "Heureusement que je n'ai pas de talent pour chanter. Ça m'aurait ennuyé de ramer derrière", confiait-il pour le journal Le Monde en 2008.
Hommages de confrères
L'annonce de la disparition du journaliste a été saluée par de nombreux confrères avec qui il a travaillé. "Gérard Leclerc était un honnête homme. Il était aussi une belle personne. J'aimais son intelligence, son humour, sa distance", a ainsi tweeté Pascal Praud, de CNews. "J'aimais notre complicité, j'aimais nos désaccords, j'aimais surtout qu'il soit présent sur le plateau." Dans un tweet, le groupe Canal Plus annonce que la chaîne CNews diffusera une émission mercredi 16 août, en hommage à celui qui "par ses points de vue pertinents, ses analyses toujours précises et argumentées, et son professionnalisme, (...) a permis à [la chaîne] de grandir, contribuant à son succès".
La journaliste de CNews Laurence Ferrari a salué la mémoire d'un "très grand journaliste, un esprit libre et un coéquipier extraordinaire". François Beaudonnet, journaliste à France Télévisions, a rendu hommage à "un journaliste talentueux" et "un homme élégant et drôle". Le directeur de l'information de France Télévisions, Alexandre Kara, écrit avoir perdu "un ami avec qui nous avons partagé le meilleur" dont il souligne la "gentillesse", la "belle intelligence" et les "blagues qui résonnent encore dans les couloirs de la rédac'".
Jean-Pierre Raffarin a, pour sa part, souhaité se remémorer "l'éthique" du journaliste, tout en soulignant son amour pour le Poitou. Gérard Leclerc y possédait des vignes, comme le rappelle La Nouvelle République.
L'ancien Premier ministre a également rendu hommage à la passagère de l'avion, Michèle Monory, fille de l'ancien président du Sénat René Monory. De son côté, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a salué dans un communiqué un "journaliste populaire" et "cher au cœur des Français". "Il incarnait le pluralisme, la passion de la précision et le goût du débat d'idées", a-t-elle poursuivi.
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