Audiovisuel public : "Je ne vois ni l'utilité ni la pertinence de cette fusion", dénonce l'ancien ministre de la Culture Jacques Toubon
"Je ne vois ni l'utilité ni la pertinence de cette fusion", a dénoncé, lundi 13 mai sur franceinfo, l'ancien ministre de la Culture entre 1993 et 1995, Jacques Toubon, à propos du projet de réforme de l'audiovisuel public, qui sera examiné les 23 et 24 mai à l'Assemblée nationale.
Lundi matin, sur franceinfo, le rapporteur de la mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public Quentin Bataillon a confirmé que l'objectif du projet était "dans un premier temps, la holding", une structure pour chapeauter ses différentes entités "qui vient préfigurer la fusion en 2026" de France Télévisions, Radio France, l’INA et France Médias monde, à savoir RFI et France 24.
"Un vrai problème du point de vue de l'intérêt général"
"Je suis pour que la radio et la télévision restent séparées pour qu'un secteur public fort représente l'intérêt général", a réagi Jacques Toubon. "Je crains beaucoup qu'en réalité, tout ceci nous conduise à ce que la radio, la parole, la discussion, la dialectique, les débats, finissent par être écrasés par la puissance de l'image."
"Nous risquons de nous trouver dans un système où tout va passer par les images les plus fortes", a-t-il poursuivi, évoquant "un vrai problème" à cette réforme "du point de vue de l'intérêt général". "Je pense qu'il faut y réfléchir et ne pas se jeter tête baissée". "Tout gouvernement qui ne fait pas d'une manière ou d'une autre une réforme de l'audiovisuel public se sent déshonoré", a-t-il également dénoncé. "La fusion est une manière de faire une réforme (...) Manipuler l'audiovisuel public, ça fait partie du palmarès que doit avoir un gouvernement."
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