Cet article date de plus de treize ans.

FMI : la bataille de la succession

Dominique Strauss-Kahn a annoncé sa démission de son poste de directeur général du FMI. La guerre est désormais ouverte pour trouver celui ou celle qui lui succédera. Parmi les noms qui reviennent régulièrement, celui de Christine Lagarde. Mais les candidats sont nombreux, et les pays émergents revendiquent d'entrer dans la course.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

La liste des prétendants au poste de directeur du Fonds monétaire international s'allonge alors que le poste est officiellement vacant depuis que Dominique Stauss-Kahn a annoncé sa démission.

Depuis la création du FMI en 1945, Etats-Unis et Europe se sont clairement partagés les rôles. Aux premiers, la direction de la Banque mondiale, aux seconds, le FMI. Du coup le candidat en position de force est pour l'instant Jean-Claude Trichet. Le président de la Banque centrale européenne pourrait aller au FMI à la fin de son mandat à la BCE. Autre compétitrice lancée dans la course : Christine Lagarde. La ministre française de l'Economie serait "une très bonne candidate" selon le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani. Mais la ministre a une épée de Damoclès au dessus de la tête depuis que des soupçons "d'abus d'autorité" pèsent sur elle dans sa gestion de l'affaire Tapie.

La ministre française a reçu d'autres soutiens dans la journée : le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, ainsi qu'un écho favorable de Berlin. John Lipsky, président par intérim du FMI, y a aussi été de son hommage, mais parmi d'autres.

Nationalité versus compétences ?

D'autres veulent tourner la page de la nationalité et insister sur la question des compétences. Montek Singh Ahluwalia, 67 ans, directeur adjoint du Commissariat au Plan indien, et Tharman Shanmugaratnam, 54 ans, ministre des Finances singapourien, figurent donc parmi les successeurs potentiels. "Avec la montée en puissance de la Chine, de l'Inde ou de l'Indonésie, couplée à la puissance du Japon, le poids de l'Asie ne cesse d'augmenter" et les pays industrialisés doivent davantage en tenir compte, souligne Simon Tay, président de l'Institut pour les Affaires étrangères de Singapour.

Problème : l'Asie n'a pas mené de réflexion au niveau régional. Et l'actualité pèse sur cette nomination cruciale. La crise de la dette souveraine de la zone euro continue d'alimenter les craintes des marchés. Pour de nombreux analystes, seul un Européen à la tête du FMI serait en mesure de gérer la situation complexe du vieux continent. Reste le point de vue des USA qui ne semblent plus aussi sûrs de l'ancienne répartition des tâches. Ils plaident en effet pour la nomination d'un directeur intérimaire.

Caroline Caldier, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.