FMI : clôture des candidatures, sur fond d’affaire Tapie pour Christine Lagarde
Les candidatures au poste de directeur général du Fonds monétaire international se referment aujourd’hui. Et c’est le 30 juin au plus tard, que le successeur de Dominique Strauss-Kahn sera officiellement désigné.
_ Pour l’instant, deux autres candidats déclarés disputent le poste à Christine Lagarde : le directeur de la Banque centrale du Mexique, Agustin Carstens, et celui de la Banque centrale kazakhe, Grigori Martchenko.
Candidate de l’Europe, Christine Lagarde est mathématiquement sûre de l’emporter si elle obtient le soutien des Etats-Unis et de ses alliés traditionnels comme le Japon. Le président Obama ne communiquera toutefois sur son choix qu’à l’issue de la clôture des candidatures.
Aussi, la ministre française a préféré assurer ses arrières en allant faire campagne dans les pays émergents, irrités par la mainmise européenne sur ce poste. Après le Brésil et l’Inde, elle a fait les yeux doux aux Chinois jeudi, affirmant vouloir élargir la présence de l’Empire du Milieu au sein du conseil d’administration du FMI.
Christine Lagarde boucle sa tournée électorale - financée par la France - au Portugal aujourd’hui, puis en Arabie Saoudite et en Egypte ce week-end.
La CJR en embuscade
La ministre de l’Economie reste sous la menace de poursuites que pourrait engager la Cour de justice de la République (CJR) pour un éventuel abus d’autorité dans le règlement de l’affaire Tapie.
_ L’on reproche à la ministre d’avoir eu recours à un arbitrage pour trancher le litige opposant Tapie au Crédit lyonnais au sujet de la vente d’Adidas en 1993. Au final, Tapie a touché près de 400 millions d’euros de deniers publics, et la ministre n’a exercé aucun recours contre cette décision, alors que plusieurs spécialistes l’y avaient encouragée.
Par ailleurs, selon le site internet Mediapart, il y avait un lien entre un juge de la commission d'arbitrage et l'un des avocats de Bernard Tapie. Selon le site, les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble sur d'autres affaires et Christine Lagarde était au courant. Mais elle n'a pas choisi de récuser le magistrat. "A notre connaissance, il n'y a là rien de nouveau. Tout ce qui y est dit était déjà dans le rapport de la Cour des Comptes qui a fait l'objet de
publications dans la presse", rétorque Bercy.
Hasard du calendrier, la CJR se réunit aujourd’hui. L’ouverture d’une enquête ternirait la candidature de Christine Lagarde, mais ne changerait rien à sa détermination. La ministre dit avoir "la conscience totalement tranquille", et entend bien maintenir sa candidature quoiqu’il arrive.
Gilles Halais, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.