États généraux de l'information : "Ce ne sera pas le grand soir législatif", affirme la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak

Rima Abdul-Malak a aussi souligné que la France n'est "pas favorable à une régulation européenne de la presse, ou à la création d'un super régulateur européen de la presse", comme l'a proposée la Commission européenne.
Article rédigé par franceinfo
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Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture, le 8 novembre 2023 à l'Elysée. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les Etats généraux de l'information, "ce ne sera pas le grand soir législatif", a affirmé mercredi 22 novembre la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak lors de la journée Médias en Seine, organisée aux Echos et à Radio France.

Invitée de la table ronde "Indépendance de la presse et pluralisme : quels enjeux pour la démocratie ?", la ministre a précisé que les Etats généraux de l'information, lancés en juillet 2023 à l'initiative d'Emmanuel Macron, permettront de "voir s'il y a des renforcements législatifs" à mettre en œuvre dans le secteur : "Ce sera des modernisations de lois qui n'ont pas pris en compte toutes les évolutions numériques qui nous percutent depuis un certain nombre d'années."Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture

"L'idée est d'adapter à l'ère du numérique ces lois"

Rima Abul-Malak espère que ces Etats généraux de l'information seront "une mobilisation citoyenne et un débat citoyen sur le bien commun qu'est l'information". Elle souhaite "éventuellement des évolutions législatives" si cela est nécessaire. Elle estime que la loi de 1986, sur la régulation de la concentration des médias, "a besoin d'être actualisée", de même que "la loi Bloche de 2016", visant à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias, "pourrait être renforcée". "L'idée est d'adapter à l'ère du numérique ces lois." Les Etats généraux de l'information doivent faire des propositions avant l'été d'"évolutions législatives, réglementaires, ou de réformes qui ne passent ni par la loi, ni par les règlements".

La ministre de la Culture attend donc "des évolutions" pour "voir comment réformer les aides à la presse si on doit les réformer. Est-ce qu'on doit les plafonner, est-ce qu'on doit les conditionner ?" Elle espère également que les Etats généraux amèneront "une prise de conscience sur l'enjeu de l'éducation aux médias et à l'information. C'est capital". Elle veut "penser à l'avenir de notre démocratie" à l'heure où les jeunes générations "s'informent sur TikTok ou sur d'autres réseaux sociaux".

Il faut "partager une stratégie avec nos collègues européens"

"Comment éduquer à l'utilisation de ces réseaux", s'interroge la ministre. Rima Abdul-Malak évoque également la problématique des "ingérences étrangères" dans l'information. "Les ministères de la Défense et des Affaires étrangères sont extrêmement préoccupés par ces phénomènes qui perturbent notre démocratie et d'autres pays", souligne Rima Abdul-Malak. Sur ces ingérences, il faut "partager une stratégie avec nos collègues européens". Elle ajoute que "les sujets d'intelligence artificielle" seront aussi à aborder lors de ces états généraux de l'information.

Rima Abdul-Malak a souligné par ailleurs que la France n'est "pas favorable à une régulation européenne de la presse, ou à la création d'un super régulateur européen de la presse", comme l'a proposé le 16 septembre 2022 la Commission européenne avec l'European Media Freedom Act, un projet européen qui vise à garantir des médias libres et à assurer leur pluralité. Elle abordera cette question vendredi à Bruxelles lors du Conseil européen. "Je redirai cette position pour la France. On est très clairs", assure la ministre de la Culture.

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