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En 2012, un journaliste est tué tous les cinq jours

C'est la journée mondiale de la liberté de la presse. Reporters sans frontières dénonce le rythme effréné des violences contre les journalistes et les net-citoyens, et publie un constat sans appel : depuis le 1er janvier 2012, un acteur de l'information est tué tous les cinq jours. Depuis le début de l'année, 21 journalistes, 6 net-citoyens et citoyens-journalistes ont été tués, notamment dans des zones de conflit comme la Somalie et la Syrie.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

Reporters sans frontières a fait les comptes. Sa liste des prédateurs de la liberté d'informer s'élève cette année à 41 membres. "Nos crimes ne doivent pas souffrir de témoins ", "aucune autre voix que la nôtre " : tels sont les mots d'ordre des régimes autoritaires et des groupes armés hostiles à la liberté d'informer. Répression des mouvements de contestation populaire dans certains pays du monde arabe, étouffement de l'opposition politique, de la dénonciation et de la critique dans d'autres parties du globe. Les quatre premiers mois de l'année 2012 ont été particulièrement violents pour ceux dont la vocation est d'informer.  Au total, depuis le 1er janvier 2012, 21 journalistes ont été tués.

La Somalie, le pays d'Afrique le plus meurtrier pour les journalistes

Cette année, selon RSF, "six nouveaux prédateurs font, leur entrée dans ce sinistre "club" : le groupe islamiste Boko Haram, qui fait régner la terreur au Nigéria ; le Conseil suprême des forces armées en Egypte, qui assure malheureusement la relève du dictateur déchu Hosni Moubarak en termes d'atteintes à la liberté d'informer ; le ministre de l'Information, des postes et des télécommunications du gouvernement fédéral de transition en Somalie, responsable de pressions et d'intimidations à l'encontre de la presse ; Vasif Talibov, tout-puissant dirigeant de la région du Nakhitchevan en Azerbaïdjan ; les services de renseignement au Pakistan ; et enfin Kim Jong-un, qui perpétue la dynastie prédatrice en Corée du Nord, après la mort de son père, King Jong-il.

D'autres personnalités, comme le président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, mais aussi les chefs d'Etat soudanais et ougandais, Omar el-Béchir et Yoweri Museveni, sont aux portes de la liste des prédateurs. Le Yémen, qui a connu une année 2011 particulièrement éprouvante, reste sous surveillance depuis le départ du pouvoir d'Ali Abdallah Saleh. A contrario, le président birman, Thein Sein, pourrait se révéler, en 2012, comme le président de l'ouverture et de la démocratisation de la Birmanie et se voir ainsi retirer de la liste des prédateurs.
 
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui ont figuré pendant longtemps parmi les prédateurs, reviennent dans l'actualité cette année avec la récente disparition du journaliste français indépendant Roméo Langlois, le 28 avril 2012, après une attaque des rebelles contre un convoi militaire dont il couvrait l'opération antidrogue.

 

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