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Duel franco-mexicain pour la direction du FMI

Sauf surprise, la course à la succession de Dominique Strauss-Kahn va se jouer entre Le Mexicain Agustin Carstens et la Française Christine Lagarde. L’un des autres candidats pressenti, le Kazakh Grigori Martchenko, a jeté l’éponge. Les deux finalistes vont devoir convaincre les pays émergents et les États-Unis.
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Comme dans un match de boxe, il y a le favori et le challenger. Dans la peau du premier : Christine Lagarde. Depuis qu’elle a annoncé sa candidature, la ministre française de l'Economie a su rallier l’ensemble des voix européennes. Cela représente 7 bulletins sur les 24 membres du conseil d’administration du Fonds monétaire international. Autre atout : son expérience au sein du G20 et de la zone euro où elle a été appréciée pour ses aptitudes à négocier et son anglais presque sans failles. Par ailleurs, elle peut sans doute désormais compter sur le soutien de la Russie depuis l’abandon du candidat kazakh Grigori Martchenko, soutenu par Moscou jusqu’à présent.

Dans l’autre coin du ring : Agustin Carstens. Le Mexicain est un challenger très sérieux pour la candidate française. Lui aussi est ministre de l’Economie dans son pays et connaît bien ses dossiers. Mais surtout, il a beaucoup plus d’expérience que Christine Lagarde au sein des institutions financières internationales. En 2003, il occupait le poste de numéro 3 du FMI. Christine Lagarde était à l’époque encore avocate d’affaires.

La pêche aux voix des pays émergents

C’est eux qui pourraient bien faire basculer l’élection du nouveau directeur du FMI. Les deux candidats l’ont bien compris et sont actuellement en tournée mondiale pour vanter leurs mérites respectifs… sans grand succès.
Tout comme son opposant, Christine Lagarde est allée au Brésil, puis en Inde et en Chine. Mais elle n’a pas entièrement réussi à vaincre l’irritation de ces pays contre la tradition qui veut que la direction du FMI incombe à un Européen.
_ Mais la bonne nouvelle pour Christine Lagarde est venue de l'Afrique subsaharienne, qui l'a adoubée par la voix du ministre des Finances de République démocratique du Congo (RDC) Matata Mapon. "Nous sommes encouragés par votre vision du FMI dans le monde", a-t-il lancé en lui souhaitant "très bonne chance". Le Maroc a aussi affiché son soutien.

_ De son côté, Agustin Carstens a tenté de faire jouer la corde sensible à New Delhi, insistant sur le fait que sa candidature était "inspirée du principe que si nous, marchés émergents (...) ne prenons pas de risque et ne présentons pas de candidat, nous ne gagnerons jamais". Résultat ? Restons en contact, a répondu en substance le Premier ministre indien Manmohan Singh. Pas de position claire non plus pour le Brésil qui attend de voir les rapports de forces avant de montrer sa préférence. Par contre, le ministre mexicain peut compter sur le soutien de la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, le Pérou, le Panama, l'Uruguay, le Mexique, le Paraguay, Belize, le Honduras, le Guatemala, la République dominicaine et le Nicaragua.

Bref, si les deux candidats s’estiment satisfait de leurs entretiens avec les dirigeants des principaux pays émergents, aucun d’entre eux ne peut revendiquer leurs soutiens.

Faux suspens pour les États-Unis

Comme le Japon, les États-Unis n’ont pas encore dévoilé leur préférence pour la succession de Dominique Strauss-Kahn. En tout cas officiellement. Mais "officieusement, nous sommes favorables à ce que des femmes très qualifiées et expérimentées puissent diriger des institutions majeures comme le Fonds monétaire international", a déclaré Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, en marge du dernier sommet du G8 à Deauville.

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