Devant le TPIY, Mladic refuse de plaider et dénonce des "accusations odieuses"
C’était la première comparution de l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie après 16 années de cavale. Poursuivi devant le tribunal pénal international de La Haye pour "génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité", il a été entendu durant un peu plus d’une heure et demie.
_ Le tribunal a procédé à la lecture des 38 pages de l’acte d’accusation et exposé, un à un, les 11 chefs d’inculpation retenus contre Ratko Mladic pour ses actes commis durant le siège de Sarajevo entre 1992 et 1995 qui a fait 10.000 morts, et le massacre de Srebrenica qui a coùté la vie à 8.000 musulmans croates.
Interrogé sur sa position face à ces accusations, Mladic a rétorqué ne pas vouloir répondre à des "accusations odieuses" et "des mots monstrueux". "J’ai défendu mon peuple et mon pays, maintenant je me défends", a-t-il affirmé.
Ratko Mladic a refusé de dire s’il plaidait coupable ou non coupable.
La question lui sera de nouveau posée le 4 juillet, date de la prochaine audience fixée par le TPIY. Sans réponse de sa part, le tribunal plaidera non coupable pour lui.
"Gravement malade"
Ce matin, l’accusé a paru faible et handicapé de sa main droite. Il parlait lentement lors de son audition. Vêtu d’un costume-cravate et de son habituelle casquette, Ratko Mladic, 69 ans, était entouré de deux gardes qui le soutenaient. Il a retiré sa casquette lorsqu’il s’est assis, dévoilant un crâne presque chauve.
Il a demandé que l’audience se tienne à huis clos pour évoquer sa santé. Il affirme être "gravement malade" . Selon sa famille, il aurait subi deux attaques cérébrales au cours de ses 16 années de cavales, et au TPIY, il a présenté un dossier médical diagnostiquant un cancer pour lequel il aurait été traité en 2009.
Gilles Halais, avec agences
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