Dennis Hopper, le rebelle d'Hollywood, est mort
Ce fut sa dernière apparition publique. Amaigri, visiblement très affaibli, Dennis Hopper recevait le 26 mars dernier son étoile sur le "Walk of Fame" ("Boulevard de la gloire") à Los Angeles. Et remerciait le monde du cinéma : "ils m'ont enseigné des choses que je n'aurais jamais apprises si j'avais été un garçon de ferme de Dodge City".
Dodge City, Kansas. C'est là que Dennis Hopper naît en 1936. Le jeune garçon, qui rêve de devenir peintre, rencontre le cinéma un peu par hasard. Dès le milieu des années 50, Hollywood lui offre des seconds rôles, notamment dans La Fureur de Vivre ou Géant. Sa carrière semble sur les rails... mais Dennis Hopper n'est pas du genre à suivre les chemins tracés. En 1958, il rompt son contrat avec la 20th Century Fox et se lance dans la photographie.
Il ne revient au cinéma qu'en 1969. Et son coup d'essai en tant que réalisateur est un coup de maître : tourné avec quelques milliers de dollars, Easy Rider connaît un retentissement mondial. Manifeste psychédélique, hymne à la liberté, ce film de grosses cylindrées, de grands espaces et de marijuana est depuis plus de 40 ans la bible des "bikers".
Un triomphe que le réalisateur n'a jamais réussi à égaler. Ses films suivants (The Last Movie, Colors) ne connaîtront pour la plupart qu'un succès d'estime.
_ C'est alors une période difficile qui s'ouvre pour Dennis Hopper, dépendant à l'alcool et à la drogue. Il faudra attendre la fin des années 70 pour qu'il renaisse au cinéma, en incarnant des personnages pour le moins décalés : le photographe frénétique d'Apocalypse Now (Francis Ford Coppola), le tueur sadique de Blue Velvet (David Lynch), le violeur raciste de Rage (Stephen Gyllenhaal)...
Une carrière en dents de scie, émaillée d'expériences dans la photographie, la peinture, l'art contemporain. Une carrière à l'image de Dennis Hopper : libre.
Céline Asselot
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