Décès de Jean-Pierre Coffe, le pourfendeur de la malbouffe
C'est toute une génération de téléspectateurs qui avait rendez-vous avec le petit écran à l'heure du coup de gueule de Jean-Pierre Coffe. Celui de 1992 dans l'émission La grande famille sur Canal + est passé à la postérité. Il bombarde l'animateur Jean-Luc Delarue de charcuterie industrielle est hurlant : "C'est de la merde ! ", une sortie devenue célèbre au point de lui coller à la peau toute sa vie.
Avec une grand-mère cuisinière et un grand père maraîcher du côté, Jean-Pierre Coffe est tombé dans la marmite en quelque-sorte. Mais il met le temps. Né en 1937, il passe une enfance difficile en Lorraine. Son père est tué en 1940 et sa mère, tondue à la Libération, fuit à Paris où elle délaisse son fils. Il enchaîne les boulots, puis trois ans de service militaire pendant la guerre d’Algérie le rendent profondément allergique à toute forme de garde à vous.
Après un accident de la route qui l’immobilise presque 2 ans, il ouvre 2 restaurants au milieu des années 70, dont le bien-nommé Chez Modeste, vite rendez-vous de la jet set parisienne.
En 1984, un de ses clients, un certain Michel Denisot emmené là par Pierre Lescure, lui propose de participer à une aventure loufoque. C’est de la télé. Ca s’appelle Canal +. Tout le monde pense que ça ne marchera jamais. Ni une ni deux, Jean-Pierre Coffe en est.
La suite est faite de morceaux de bravoure télévisuelle qui pousseront son personnage jusqu’aux Guignols de l’Info : Denisot, Gildas, Delarue, Drucker seront ses compagnons de jeu. A la radio, Coffe se décline aux Grosses têtes , chez Bouvard, sur France Inter dans Ca se bouffe pas, ça se mange.
L’ancien élève du cours Simon concrétise aussi ses rêves d’acteur dans une quinzaine de films ou de téléfilms avec Claude Chabrol, Jacques Perrin, Miou-Miou, les Nuls. L’année dernière, il lâche dans la presse cette phrase énigmatique : "Je suis en phase terminale ". Il refuse alors d'en dire plus. Jean-Pierre Coffe préférait parler de la vie.
Jean-Pierre Coffe était un bon vivant et avait le goût de partager avec ses amis et les Français le plaisir des rencontres et des saveurs.
— François Hollande (@fhollande) March 30, 2016
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