Copenhague : 15 jours pour sauver le climat
Les délégués de 192 pays, dont une centaine de chefs d’Etat les 17 et 18 décembre, doivent trouver à Copenhague un accord afin de limiter l’envolée du thermostat mondial. Et éviter ainsi des dérèglements climatiques majeurs qui toucheraient et menaceraient en premier lieu les plus démunis.
_ L’objectif est de s’entendre sur une limitation de la hausse des températures de 2°C. Mais cet objectif, déjà très modeste, paraît lui-même peu réaliste au vu des engagements des principaux acteurs de la négociation.
Pis encore. Selon une étude publiée par l’ONG scientifique allemande Climate Analytics, avec les comportements actuels et en l’état des négociations avant ce sommet, la trajectoire s’oriente vers une montée de 3,5°C d’ici la fin du siècle.
_ Le prix à payer se traduirait alors par l’effondrement des productions céréalières, des extinctions massives d’espèces, la montée des océans jusqu’à 2 mètres par rapport au niveau actuel, et la migration forcée de centaines de millions de personnes, chassées par les inondations, les sécheresses et les pénuries.
Engagements nettement insuffisants
Pour ne pas jouer ce scénario catastrophe pour l’ensemble de la planète, le sommet de Copenhague doit opter pour une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre résultant de la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Il n’y a pas d’autre alternative que de les diviser par deux d’ici 2050 par rapport à 1990, si l’on en croit les experts scientifiques du GIEC, mandatés par l’ONU.
_ Ces mêmes experts recommandent de viser dès 2020 une baisse de 25 à 40% des émissions des pays industrialisés. Mais, mises bout à bout, leurs annonces s’établissent dans une fourchette allant de -12 à -16%. Bien insuffisant.
Les dernières semaines ont toutefois apporté quelques signaux encourageants, notamment des engagements chiffrés des principaux pollueurs, Etats-Unis – de retour dans le jeu climatique après huit ans d'inaction sous Bush, Chine et Inde. La venue du président américain Barack Obama pour le sommet du 18 ravive également les espoirs. Et Ban Ki-moon se déclare "très optimiste" : le secrétaire général des Nations unies a bon espoir qu'un accord soit trouvé et signé à Copenhague.
Gilles Halais, avec agences
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