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Copé favorable à la deuxième coupure de pub

Bien avant de remettre son rapport sur l’avenir de la télévision publique, le président de la commission chargée de plancher sur le sujet se déclare favorable à la deuxième coupure de pub dans les films sur les chaînes privées…
Article rédigé par franceinfo
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A moins d’un mois de la remise du rapport de la commission sur la réforme de l’audiovisuel public, son président Jean-François Copé se déclare "tout à fait favorable" à plus de publicité sur les chaînes privées, et notamment à l’instauration d’une deuxième coupure dans leurs programmes. Et ce, "avant même la suppression de la publicité à la télé publique", précise le président du groupe UMP à l’Assemblée.

"Il n’est pas question que les télévisions privées soient appauvries", explique Jean-François Copé. L’une des pistes envisagées par la commission Copé pour compenser le manque à gagner de France Télévisions est en effet de taxer les recettes publicitaires supplémentaires engrangées par les chaînes privées, TF1 et M6 notamment. Selon le patron de la commission chargée de plancher sur l’avenir de la télé publique, la taxe ainsi récupérée serait de l’ordre de 80 millions d’euros.

Parallèlement, l’entrée dans ce "club de la télévision" des fournisseurs d’accès à internet et de téléphonie mobile, "qui font un chiffre d’affaires extrêmement important", permettrait là-aussi d’engranger des recettes supplémentaires pour les chaînes publiques. Jean-François Copé imagine pour eux une taxe "très faible, de l’ordre de 0,5%", pariant sur le fait qu’en raison de forte concurrence dans ces secteurs, les consommateurs n’auraient pas à subir d’augmentation des prix.

Le ministère de la Culture joue la même partition, estimant qu’une seconde coupure de pub "pourrait renforcer la compétitivité, le développement de la programmation d’œuvres audiovisuelles à la télévision".

Les deux principales Sociétés d’auteurs, la SACD et la SCAM, se déclarent "abasourdies" par les déclarations de Jean-François Copé. Cette position "lève le voile sur les véritables intentions de la réforme en cours : favoriser le marché de la télévision commerciale, quitte à fragiliser, voire à démanteler le service public", affirment les deux Sociétés dans un communiqué commun.

De son côté, tout en saluant une "bonne mesure" (suppression de la pub sur France Télévisions, ndlr) qui a le mérite de "rétablir une concurrence normale et réinventer le financement de la filière", le patron de M6 Nicolas de Tavernost s'oppose à la taxe sur les chaînes privées. "Nous ne souhaitons pas être ceux qui financent le secteur public", explique le président du directoire de "la petite chaîne qui monte".

Gilles Halais avec agences

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