Conférence sur le racisme: les Européens incertains
Petit à petit, la liste des présents et des absents se précise. Ce soir, l'Allemagne a annoncé qu'elle bouderait la conférence, suivant les Etats-Unis, l'Italie, le Canada et l'Australie.
Le Royaume-Uni par contre sera présent, de même, que la Belgique. La France devrait prendre la même décision.
La position des membres de l'Union Européenne n'est pas unanime. Si la Belgique estime que les conditions sont réunies pour une participation et espère en convaincre “grand nombre” de pays de l'UE, les Pays-Bas ont fait savoir en fin de matinée qu'il boycotterait la conférence. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Maxime Verhagen, estime dans un communiqué que
la“conférence anti-racisme est trop importante pour s'en servir à des
fins politiques et pour lancer des attaques contre l'Occident. Les
Pays-Bas n'y participeront pas”.
La Grande-Bretagne sera elle présente à l'ouverture de cette conférence demain selon un porte-parole du Foreign office: “
Nous avons des lignes rouges qui, selon nous, ont été respectées au point
où nous en sommes, nous avions dit à plusieurs occasions que nous voulions que
la conférence débouche sur une volonté collective de combattre le racisme
maintenant... Nous regardons comment les choses se développent....mais notre intention est
toujours d'y participer....”
Interrogé sur Canal+, Bernard Kouchner, le ministre français
des Affaires étrangères n'a pas pu dire si la
France participerait à la réunion: “Nous sommes encore en train de travailler... C'est très important d'avoir une unité européenne, de présenter
un front commun de l'Europe, ça n'est pas encore fait....
”
La plupart des pays occidentaux s'inquiètent du projet de déclaration finale produit par les diplomates à Genève et qui semblait pourtant faire consensus. Ce document ne fait pourtant plus mention d'Israël ni de la diffamation des religions, deux "lignes rouges" pour les Occidentaux. Ces derniers avaient également obtenu que
le paragraphe sur la mémoire de l'Holocauste soit maintenu contre l'avis de l'Iran.
Reconnaissant les "progrès" accomplis, les Etats-Unis ont quant à eux
déploré qu'y figure la réaffirmation de la Déclaration et Programme d'action de
Durban (DDPA) de 2001, qu'ils n'ont pas adopté.
La DDPA comporte en effet deux paragraphes traitant du conflit
israélo-palestinien que Washington conteste. Celui sur le “sort du peuple
palestinien vivant sous occupation étrangère” figure qui plus est au chapitre
des "victimes du racisme", ce qui revient de facto à assimiler l'occupation à du racisme.
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