Conférence de Durban II : la France y va, l'Allemagne boude
Dans le champ international, le président iranien Mahmoud Ahmadinedjab fait toujours figure d'épouvantail. Sa prise de parole ce lundi à la tribune de la conférence de Durban II, organisée à Genève par l'ONU dans l'espoir de surmonter les séquelles laissées par son premier forum sur le même thème tenu en 2001 en Afrique du Sud, a achevé d'effaroucher les pays hésitants.
Dernière défection en date, celle de l'Allemagne, qui rejoint ainsi les Etats-Unis, l'Italie, les Pays-Bas, le Canada, Israël, l'Australie ou encore la Pologne.
“Si nous pouvons prendre un nouveau départ, sur des bases neuves, nous serons ravis de participer”, a répété Barack Obama, à l'occasion de la clôture du sommet des Amériques. “Si cela se fait sur les bases de la précédente conférence dans laquelle nous ne nous sommes pas impliqués et qui s'était nourrie de questions contestables, nous ne pourrons pas y participer”, explique le chef du camps des "non". Ces pays redoutent ouvertement que la réunion ne soit l'occasion d'attaques antisémites du type de celles qui avaient gravement entaché la réunion de 2001.
A l'opposé, la Grande-Bretagne avait annoncé qu'elle était prête à s'assoir autour de la table, de même que la Belgique. La France, après quelques hésitations, a finalement décidé de participer, “afin de défendre son point de vue concernant les droits de l'Homme”, affirme le Quai d'Orsay. "La France sera bien représentée", a encore confirmé ce matin Bernard Kouchner sur France Info. Mais elle "quittera la salle au premier dérapage", a cependant prévenu le ministre français des Affaires étrangères (voir chronique associée).
Malgré cette cacophonie, l'Union européenne continue à appeler de ses vœux une position unie. Quant à l'ONU, elle s'est dite “choquée et profondément déçue” par les défections...
La conférence s'est malgré tout ouverte ce matin à Genève. Dans son discours inaugural, le secrétaire général des Nations Unies a déploré l'absence des États-Unis et des autres puissances occidentales qui ont décidé de boycotter la réunion. Ban Ki-Moon a également exhorté la communauté internationale à combattre l'antisémitisme et l'islamophobie.
Grégoire Lecalot, avec agences
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