Un proche des Kouachi et un "vétéran" du jihad condamnés à sept et neuf ans de prison
Les deux hommes avaient été interceptés fin 2014 sur le chemin de la Syrie.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi 10 mars un proche des frères Kouachi, les terroristes de l'attentat de Charlie Hebdo, et un "vétéran" du jihad à sept et neuf ans de prison. Les deux hommes avaient été interceptés fin 2014 sur le chemin de la Syrie. Ces peines sont assorties d'une période de sûreté des deux tiers. Ils sont également inscrits au fichier des auteurs d'infractions terroristes.
Trentenaire, Cheikhou Diakhabi avait été capturé en 2004 par les forces américaines à Falloujah, bastion d'Al-Qaïda en Irak à l'époque. Il était alors âgé de 19 ans. Condamné à sept ans de prison en Irak pour franchissement illégal de la frontière, il avait été libéré en 2011. Dans son réquisitoire, le procureur l'avait décrit comme un "vétéran du jihad", un "récidiviste de fait", "un revenant d'Irak qui veut partir en Syrie".
Il disait vouloir faire du tourisme en Turquie
Ancien employé dans un grand hôpital parisien, il avait des liens avec la filière dite des Buttes-Chaumont, du nom de ce parc situé dans le nord-est de Paris. Resté muet pendant l'instruction, il a soutenu face à un tribunal correctionnel de Paris, sceptique, qu'il voulait aller en Turquie pour faire du tourisme. Il a par ailleurs refusé d'évoquer l'Irak et contesté les déclarations du consulat de France qui lui avait rendu visite lorsqu'il y était emprisonné, selon lesquelles il était alors "dans l'optique de tuer des Américains".
Fritz-Joly Joachin, 30 ans, avait, lui, été arrêté alors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt pour "soustraction d'enfant". Inquiète de ne pas le trouver à l'aéroport au retour d'un voyage, et constatant que son téléphone ne répondait plus, son épouse avait en effet signalé, la veille de l'arrestation, une "disparition inquiétante". A l'audience, il a expliqué qu'il voulait "aider la communauté syrienne" et accueillir des orphelins.
Interrogé sur ses nombreux contacts téléphoniques avec Chérif Kouachi, l'un des auteurs de l'attentat meurtrier de Charlie Hebdo, il a affirmé qu'ils étaient en relation car ils vendaient des vêtements "au black".
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