Maryse Wolinski : "Souvent je me dis, ce n'est pas possible, je vais rentrer et il va être là"

Journaliste, écrivaine, muse pendant 47 ans d'un des plus grands dessinateurs de presse français c'est ainsi que l'on pourrait définir Maryse Wolinski. La veuve de Georges Wolinski, assassiné par les frères Kouachi le 7 janvier 2015 est ce jeudi, l'invitée des Cinq dernières minutes du 13 heures de France 2. Dans un livre, Chérie, je vais à Charlie, elle raconte cette année remplie de souffrances, de colère et de combat. Le titre du livre, ce sont les dernières paroles que Maryse Wolinski a entendues de son mari. "Ces paroles, je les entends sans cesse, ce qui me permet de garder sa voix en moi et ce sont aussi ces paroles qui m'ont guidée pour écrire ce livre", explique Maryse Wolinski.

Le déni

Dans ce livre, la veuve du dessinateur raconte tous les états par lesquels elle est passée après la mort de son mari : effondrement, tristesse, sidération, déni. "Le déni parce que je n'ai pas eu d'annonce officielle. Quand mon gendre m'a dit que Georges avait été assassiné, je me suis tout de suite posé la question 'pourquoi le sait-il et pourquoi je ne le sais pas moi ?'. C'est ça le déni et il me poursuit beaucoup. Souvent je me dis, ce n'est pas possible, je vais rentrer et il va être là", explique Maryse Wolinski. Dans son livre, Maryse Wolinski a mené une contre-enquête en rencontrant des acteurs qui étaient présents autour de la rédaction comme des salariés des autres sociétés de l'immeuble où se trouvait la rédaction de Charlie Hebdo, mais aussi à l'intérieur. Pour elle, la rédaction du journal n'était pas assez protégée.