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Des écrivains américains protestent contre la remise d'un prix à "Charlie Hebdo"

Les auteurs critiquent la distinction remise à l'hebdomadaire satirique par société littéraire américaine PEN American Center et dénonce "l'arrogance culturelle de la France, qui ne respecte pas son devoir moral à l'égard d'une grande partie de sa population".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Des exemplaires de "Charlie Hebdo" en kiosque à Montpellier (Hérault), le 25 février 2015. (PASCAL GUYOT / AFP)

Ils ne partagent pas la ligne éditoriale de Charlie Hebdo et tiennent à le faire savoir.  Six célèbres romanciers américains ne participeront pas au gala annuel du PEN American Center, qui doit se tenir le 5 mai, a révélé le New York Times (en anglais), dimanche 26 avril. Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi ont décidé de boycotter le gala pour protester contre le choix d'attribuer une récompense pour la liberté d'expression au magazine satirique français.

Peter Carey, qui a remporté deux fois le prestigieux Booker Prize, a expliqué au quotidien américain qu'en décidant d'attribuer cette récompense, le PEN allait au-delà de son rôle traditionnel de défense de la liberté d'expression contre la censure gouvernementale.

"L'arrogance culturelle de la France"

"Un crime horrible a été commis, mais était-ce une question de liberté d'expression pour que PEN America s'immisce là-dedans ?", s'est interrogé l'écrivain dans une interview réalisée par e-mail au Times.

"Tout cela a été aggravé par l'apparent aveuglement du PEN vis-à-vis de l'arrogance culturelle de la France, qui ne respecte pas son devoir moral à l'égard d'une grande partie de sa population", a poursuivi l'auteur, en référence aux critiques sur les choix éditoriaux du magazine, qui vise trop souvent l'islam et son prophète Mahomet, selon certains.

Le PEN American Center a répondu sur son blog qu'il ne pensait pas que Charlie Hebdo avait l'intention "d'ostraciser ou d'insulter les musulmans, mais plutôt de rejeter avec force la tentative d'une petite minorité d'extrémistes de poser des limites à la liberté d'expression""Nous serons désolés de ne pas voir ceux qui ont choisi de ne pas assister au gala, mais nous respectons leurs convictions", a-t-il ajouté.

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