Bouclier antimissile: Moscou pose ses conditions
La semaine dernière encore la Russie avait tenté de convaincre les Etats-Unis de limiter la portée de ce projet de bouclier antimissile européen. Hier le président français Nicolas Sarkozy a tenu à rassurer la Russie, qui s'en est inquiétée, en indiquant implicitement que ce futur bouclier n'était pas dirigé contre elle: “ J'ajoute que la Guerre froide, c'est fini. Le Pacte de Varsovie, c'est fini. L'Union soviétique, c'est fini
”
Est-ce pour rassurer les Russes qu'il a explicitement cité l'Iran comme pays dont les missiles pouvaient nécessiter ce bouclier?
Tout cela n'a pas empêché le chef de l'Etat russe de modérer, en posant des conditions, l'enthousiasme général. Tout va dépendre de
la qualité de cette collaboration et à la place qui serait réservée à son pays:
“Si nous ne participions pas du tout, alors nous serions forcés de nous
défendre, pour des raisons compréhensibles” a affirmé Dmitri Meddvedev.
Pour l'Otan, toutefois, il n'est pas question pour l'instant d'un système intégré avec la Russie, mais d'un lien entre son propre bouclier -largement basé sur la technologie américaine- et celui de Moscou, consistant en un échange d'informations et des procédures d'alerte mutuelles.
Les premières réactions en Russie se focalisent en particulier sur un
passage de la nouvelle conception stratégique avec l'organisation créée par les Occidentaux du temps de la guerre froide.
Selon cet extrait, "“l'Otan ne constitue pas une menace pour la Russie. Au contraire, nous voulons un véritable partenariat stratégique entre l'Otan et la Russie”. L'ambassadeur de la Russie auprès de l'Alliance, Dmitri Rogozine, aurait préféré qu'à l'issue de la phrase “l'Otan déclare qu'elle n'est pas une menace pour la Russie” le texte précise que “si l'Otan considère la Russie comme une menace.”
certains des membres les plus anciens de l'Alliance comme l'Allemagne auraient souhaité un engagement plus net de l'Otan vis-à-vis de la Russie, mais que cela n'a pas été possible. Pour les ex-républiques soviétiques et les trois pays baltes, Moscou est toujours considéré comme un ennemi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.