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Marché de l'eau : à Lyon, la municipalité écologiste crée une régie publique et écarte Veolia

Ils s’y étaient engagés dans leur programme : élus haut la main en juin dernier, les écologistes créent donc une régie publique de l’eau dans la métropole lyonnaise, écartant Veolia des terres historiques de la Compagnie générale des eaux.

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La station d'épuration du Grand Lyon à Saint-Fons (illustration). (LE PROGRES / MAXPPP)

Classé Natura 2000, le champ de captage de l'eau de la métropole lyonnaise, qui s’étend sur 375 hectares à cinq kilomètres seulement du centre de Lyon, est un site exceptionnel et convoité. "Le champ captant se comporte comme une usine naturelle à ciel ouvert et en sortie du champ captant, on a une eau qui est naturellement potable et une production quotidienne de 240 000 mètres cubes, explique Thierry Roques, directeur général délégué d’Eau du Grand Lyon, une société de Veolia. On est dans les volumes de production journaliers les plus importants de France".

Le contrat lyonnais pèse 90 millions d'euros par an. Il s’agit du deuxième plus gros de France pour le prestataire privé Veolia Eau. Mais le président de la métropole, l'écologiste Bruno Bernard, rebat les cartes en créant, comme promis pendant la campagne, une régie publique de l’eau pour gérer les 400 000 habitants de la métropole, écartant ainsi Veolia au profit de la collectivité sur les terres historiques de la Compagnie Générale des Eaux. "La régie publique permet d'avoir une vision à long terme de la ressource de l'eau déconnectée des enjeux financiers, défend Bruno Bernard. Ça permet que la marche qui est faite par notre délégataire actuel puisse servir à l'entretien du réseau et offrir un meilleur service aux habitants".

"Décision politique" pour Veolia

La délibération sera votée lundi 14 décembre au Conseil Métropolitain mais la décision politique fait des remous. L'opposition, pour qui des avantages d'un passage en régie ne sont pas prouvés, crie à l’aveuglement dogmatique tandis que Veolia Eau accuse le coup. "Quand on vous annonce que malgré le fait que vous ayez atteint les objectifs qui étaient fixés par le contrat, il y a une décision politique de passer en régie, ça fait mal à tout le monde, réagit Cyril Chassagnard, directeur régional chez Véolia. Mais on n'a pas d'autre choix que de respecter les choix politiques". Le passage en régie doit être effectif en 2023.

Les Verts reprennent la gestion de l'eau à Lyon. Un reportage de Mathilde Imberty.

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