Manuel Valls : "J'aime l'entreprise"
Au lendemain de la nomination d'un nouveau gouvernement, Manuel Valls a tenu un discours économique très applaudi mercredi après-midi à l'université d'été du Medef. D'entrée, il a expliqué sa présence car "c'est le rôle du Premier ministre de la France de venir à la rencontre des forces vives de la France, à la rencontre des chefs d'entreprise et des entrepreneurs ".
"Il est d'usage d'opposer la gauche et le monde de l'entreprise ", mais "notre pays a besoin de sortir de postures ", "des jeux de rôles auxquels nous sommes habitués ". "Tout cela nous a fait perdre trop de temps ", a poursuivi Manuel Valls. "Notre pays crève de ces postures ". "Cessons d'opposer Etat et entreprise, chef d'entreprises et salariés, organisations patronales et syndicats ".
"Il est absurde de parler de cadeaux faits aux patrons "
"Un moment de franchise car nous pouvons nous dire les choses très directement ". "La France, mesdames et messieurs les chefs d'entreprises, a besoin de vous ", "car ce sont les entreprises qui créent de la valeur, génèrent des richesses qui doivent profiter à tous ". "J'aime l'entreprise ", a martelé Manuel Valls, très applaudi. "Il n'y a pas d'emplois sans employeurs ". "Il est absurde de parler de cadeaux faits aux patrons. Ce langage n'a aucun sens ", a-t-il ajouté évoquant notamment le Pacte de responsabilité. "Le retour de la croissance passera d'abord par le soutien aux entreprises ".
Manuel Valls a aussi reconnu que "les impôts pour les ménages et entreprises ont trop augmenté ces dernières années ". "L'impôt plutôt que la réduction des déficits et des dépenses : ce choix a trop duré ", a ajouté le Premier ministre. "Il y a un problème de coût du travail dans notre pays ".
Des adaptations possibles sur la protection des salariés
Il a évoqué de nouvelles mesures de simplification pour les entreprises car "il faut libérer les entraves, recréer un climat de confiance ". "Nous allons accroître la concurrence, alléger certaines règles " notamment sur le travail dominical, a indiqué le Premier ministre. "La protection des salariés est élevée, ils y sont attachés. Mais certaines adaptations sont possibles ". La question "légitime " des seuils sociaux sera négociée, a-t-il aussi indiqué.
La majorité sera "au rendez-vous des textes budgétaires "
Manuel Valls est aussi revenu sur la nomination d'un nouveau gouvernement mardi, évoquant "le choix de la clarté et de la cohérence ". Le Premier ministre a aussi dit de pas douter "du soutien de la majorité ", qui sera "au rendez-vous des textes budgétaires".
Un peu plus tôt, en ouverture de l'université du Medef, son président Pierre Gattaz avait appelé le nouveau gouvernement à "oser les réformes ". Il a aussi exhorté à cesser de raisonner "en termes de donnant-donnant " dans l'application du pacte de responsabilité, qui prévoit des aides aux entreprises dans l'objectif de créer des emplois. "Nous rendrons public mi-septembre un document de travail qui proposera une vingtaine de leviers de croissance ", a indiqué Pierre Gattaz.
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