L’or noir dépasse les 100 dollars le baril
L’or noir.
_ Jamais le pétrole n’aura autant mérité son surnom. Pour la première fois de son histoire (LIRE NOTRE ENCADRE), le cours du pétrole brut a franchi la barre des 100 dollars le baril. C’était hier en cours de séance sur le marché des matières premières à New York. Il a gagné plus de 4 dollars pour atteindre ce cours historique, avant de reculer à 99,48 dollars. Ce soir, nouveau record : à 100,09 dollars.
Cet emballement, entamé il y a plusieurs mois, est le résultat de plusieurs facteurs :
- La baisse du dollar, qui encourage les investissements dans les matières premières de tous ordres ; les investisseurs considérant tous les actifs libellés en dollars comme relativement bon marché. Ce qui est le cas du pétrole qui s’achète uniquement avec des billets verts
- La spéculation des fonds d’investissement qui ont massivement misé sur le dollar, pour faire face à la baisse des taux d’intérêt après la crise des subprimes
- L’explosion de la demande, notamment dans les pays émergeants comme la Chine ou l’Inde, mais aussi aux Etats-Unis
- La politique de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui a réduit sa production fin 2006 pour tenter d’enrayer la chute des cours
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L’instabilité politique au Nigéria, 8e exportateur mondial de pétrole. Mais aussi le bras de fer entamé avec l’Iran, 4e exportateur mondial, au sujet de son programme nucléaire.
Si la situation rappelle le 2e choc pétrolier, celui des années 80, les spécialistes tablent autant sur un retour à un cours plus raisonnable qu’à une stabilisation à la hausse, autour de 105 à 110 dollars le baril. Soit les spéculateurs décident de vendre pour empocher leurs bénéfices, ce qui fera retomber les cours, soit les marchés restent sur cette dynamique de hausse.
Une chose est certaine, ce sont les ménages qui vont payer, au final, cette flambée de l’or noir, qui sera répercutée à la pompe dans une quinzaine de jours : 3 ou 4 centimes selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Une hausse "sensible", surtout sur le gazole, le carburant "le plus demandé en hiver".
Gilles Halais
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