Loi anti-tabac : les buralistes réclament des aménagements
Un peu plus d’un mois après l’extension de l’interdiction de fumer dans les lieux publics aux bars-tabac, restaurants, discothèques et casinos, les patrons affichent leur mécontentement. Ils se plaignent d’un fort recul de leur chiffre d’affaires et d’une relative désaffection de leur clientèle. C’est ce qu’ils feront savoir à l’Elysée cet après-midi, Nicolas Sarkozy reçoit une dizaine d’entre eux à 16h45, en compagnie du président de la Confédération des Buralistes, René Le Pape.
Bannie du comptoir, la cigarette reste autorisée sur les terrasses, pourvu qu’elles soient ouvertes sur un côté. Depuis le 1er janvier, ces terrasses semi-ouvertes se sont donc multipliées. Malgré cela, lorsqu’ils vident le tiroir-caisse à l’heure de la fermeture, les petits patrons du secteur font grise mine.
Selon l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (Umih), les recettes ont plongé en janvier : environ 20% pour les discothèques et 15 à 20% pour les bars-tabac, ceux installés dans les zones rurales étant les plus touchés. La Confédération des Buralistes entre dans le détail, évoquant une baisse d’activité de 20 à 25% sur les consommations, 10% sur les jeux et 12% sur les tabacs. "On se retrouve dans une situation qui reste catastrophique pour beaucoup de nos collègues", avoue René Le Pape, qui laisse planer la menace d’"une forme d’action supplémentaire" après la manifestation du 21 novembre dernier, si le président Sarkozy ne répond pas aux demandes des buralistes cet après-midi.
Promesses de campagne
Si la profession ne remet pas fondamentalement en cause le décret d’interdiction de fumer, elle demande "des aménagements de bons sens pour les bars-tabac : possibilité d’implanter des pièces réservées aux fumeurs, avec appareils d’extraction ou d’épuration d’air homologués et des dérogations pour les petits établissements", ceux des zones rurales notamment.
Le représentant des buralistes compte bien rappeler au chef de l’Etat les propos de campagne du candidat Sarkozy, qui avait évoqué une réglementation "un peu différente pour les petits établissements en milieu rural", s’étonnant également qu’on ne puisse pas fumer "dans les endroits où l’on vend ce produit". Les buralistes demandent "simplement des aménagements de bon sens".
Gilles Halais avec agences
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