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L’inflation au plus bas depuis octobre 2009, le taux du livret A menacé

L’inflation en 2014 a été de 0,5% en France. Cette faiblesse fait craindre une diminution de la consommation. Le taux du livret A pourrait être amené à baisser pour la relancer. En parallèle, l’Union européenne envisage de nouvelles mesures pour empêcher la déflation dans la zone euro.
Article rédigé par Nicolas Skopinski
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Depuis sa création, le taux du livret A n'est jamais descendu en dessous de 1% © Fotolia)

L’inflation, ce phénomène de hausse généralisée des prix, est au plus bas depuis octobre 2009 a révélé l’Insee mercredi. Une bonne nouvelle pour certains, qui voient les prix stagner, mais qui a des effets pervers à plus long terme sur la consommation en la ralentissant. En décembre, l'inflation n'était que de 0,1%. 

Ce ralentissement est encore plus visible au regard de l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut du calcul les prix volatils et les tarifs publics. Elle est négative pour le second mois consécutif (-0,2% en novembre, -0,1% en décembre), une première depuis la création de l’indicateur il y a 24 ans. Ce constat s’explique par la baisse de certains prix comme les produits pétroliers (-4,2%) qui n’est pas compensée par les hausses saisonnières de certains services comme le transport aérien (+1,4% sur un an)  ou les hébergements de vacances (3,2% en 2014).

Le Livret A directement touché

La situation de l’inflation devrait impacter directement le taux d’intérêt du livret A. Il avait été abaissé à 1% en juillet dernier alors que Christian Noyer, le gouverneur de la banque de France, préconisait une baisse à 0,75%. Selon la formule du calcul du livret A (taux de l’inflation hors tabac + 0,25%) le taux devrait être de 0,65%, du jamais vu depuis la création du produit d’épargne préféré des français en 1818.

Ce sera au gouverneur de trancher. S’il applique la formule le taux s’appliquera automatiquement, sinon ce sera au gouvernement.

Une réaction de la Banque centrale européenne

La faiblesse de l’inflation de l’économie française, deuxième économie de la zone euro, pourrait aussi avoir des répercussions au sein de l’Union européenne. Le spectre de la déflation inquiète au plus haut point au siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort. L’institution européenne pourrait prendre de nouvelles initiatives comme racheter de la dette souveraine auprès des Etats, le programme Opérations monétaires sur titres (OMT). "Ce n'est pas comme si nous avions des possibilités sans fin ", a précisé son président Mario Draghi.

Cette nouvelle batterie de mesures pourrait être décidée le 22 janvier. Elle a reçu ce jeudi le soutien de l'avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne. Les juges de la Cour constitutionnelle allemande ont saisi la Cour en février dernier, estimant ce programme OMT de rachat de dette illégal. Dans ses conclusions, généralement suivies par les juges qui ne se prononceront pas avant la mi-2015, l'avocat général a estimé le programme OMT "prêt à l'usage".

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