Les stock options de la Société générale : "inadmissible" pour Sarkozy
En pleine mobilisation sociale, l'information ne pouvait pas passer inaperçue. Ce matin, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel a trouvé indécent l'octroi de stock options aux dirigeants de la Société Générale. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, trouve cela "un peu bizarre, il y a besoin d'explication".
_ Jusqu'au chef de l'Etat qui, ce matin à Bruxelles, a estimé que "les bonus, les stock-options, les rémunérations
exceptionnelles, ce n'est pas admissible quand il y a des aides
publiques"
Hier, plus logiquement, Bernard Thibault, le patron de la CGT a dénoncé cette pratique. "Il y a déjà l'inéquité aujourd'hui, à la fois dans les politiques publiques, mais aussi le comportement des entreprises.", a-t-il déploré.
La banque a largement bénéficié du plan de sauvetage de 360 milliards du système bancaire de cet automne. Elle est aussi candidate au plan de recapitalisation à venir.
_ Un avantage en échange duquel les dirigeants de la banque s'engageaient à ne pas s'attribuer de bonus. Mais les stock options, n'est-ce pas du bonus ?
Dans un communiqué sorti mercredi, la banque annonçait que son conseil d'administration approuvait l'octroi de stock-options à ses mandataires sociaux. Le président du groupe, Daniel Bouton, se
verra attribuer 70.000 stock-options, le directeur général Frédéric Oudéa en recevra 150.000. Didier Alix et Séverin Cabannes, tous deux directeurs généraux délégués, se verront quant à eux attribuer 50.000 stock-options.
_ Des options dont le prix est aujourd'hui de 24,45 euros. Mais dans trois ans quand ces options pourront être levées, qui sait à combien sera le cours de l'action? Certainement bien plus. Du coup, ces options permettront une plus-value de plusieurs millions d'euros à ces mandataires sociaux.
La Société Générale, pour tenter de calmer quelque peu la polémique, a annoncé en début d'après-midi que ses quatre dirigeants ne "lèveront" pas leurs stock-options tant que la banque recevra des aides de l'Etat.
Anne-Laure Barral avec agences
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