Les salaires des grands patrons repartent à la hausse
Montant moyen de la rémunération des quarante dirigeants du CAC : 4,11 millions d'euros en 2010. Certes, le chiffre est en deça des 5 millions touchés jusqu'en 2006. Mais, selon le cabinet Proxinvest qui fait les comptes chaque année, les sacrifices consentis en 2007, 2008 et 2009, au coeur de la crise financière, n'ont pas fait long feu. Son dernier rapport, portant sur les revenus de 2010, conclut à une augmentation de leur rémunération totale de 34%.
Et les patrons du CAC 40 ne sont pas les seuls à gonfler leur dividendes. Les présidents exécutifs des 80 sociétés suivantes, celles de l'indice du SBF 120 (qui englobe le CAC 40), ont vu, selon Proxinvest encore, leur rémunération augmenter elle de 31%.
Manque de transparence dans la rémunération des grands patrons
Le cabinet Proxinvest dresse ainsi la liste des onze dirigeants français dont les émoluments ont dépassé en 2010 le plafond de 240 SMIC annuels. De Jean-Paul Agon en tête, PDG de l'Oréal avec ses 10,7 millions d'euros déclarés, à Lars Olofsson, le patron de Carrefour, en queue de peloton, avec ses 4,8 millions annuels. Et encore, précise Proxinvest, ces montants sont "sous-évalués ", puisqu'ils ne tiennent pas compte du complément de retraite sur-complémentaire que ces dirigeants omettent en général de mentionner quand il s'agit de faire le compte de leurs avantages acquis.
Pour autant, les dirigeants français ne sont pas les plus vernis en Europe. Leurs homologues britanniques, italiens, espagnols, suisses ou allemands touchent encore davantage. Mais les Français se posent là, en terme d'opacité. Entre rémunération fixe (qui n'a de fixe que le nom), variable, actionnariale, jetons de présence ou bonus exceptionnels, impossible d'y voir clair, malgré la charte éthique élaborée par le Medef. D'ailleurs, les actionnaires n'ont pas voix au chapitre. Tous juste sont-ils consultés en France sur les indemnités de départ ou les régimes de retraite... "Un retard à combler ", note Proxinvest qui rappelle que ce vote préalable des actionnaires sur la rémunération des patrons, surnommé "say on pay", se pratique déjà au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique Allemagne ou aux Etats-Unis.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.