Les rumeurs de contagion de la crise économique grecque continuent d'inquiéter les places boursières
A la clôture mercredi, la bourse de Madrid a affiché une baisse de 2,27%, Lisbonne -2,30%, Athènes -3,91%, Paris -1,44%, Francfort -0,81%, Londres -1,28%.
Premier pays touché par les rumeurs: l'Espagne. Mardi, le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero a rejeté l'idée qu'elle puisse être à son tour contrainte de demander l'aide internationale.
Les bourses du monde entier ont accusé le coup dès mardi
La bourse de Dublin a cédé 3,97% mardi, celle d'Amsterdam s'est également effondrée (-3,19%). Les deux places de Moscou ont terminé aussi en forte baisse, dans le sillage des principales Bourses européennes, face aux risques de la contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro, la RTS cédant 3,5% et le Micex perdant 2,99%.
A New York, la bourse a subi mardi sa plus forte baisse en trois mois, les investisseurs s'inquiétant des difficultés budgétaires des pays de la zone euro: le Dow Jones a perdu 2% en clôture et le Nasdaq 2,99%.
L'euro, a lui, poursuivi sa baisse mercredi, glissant le seuil de 1,29 dollar, pour la première fois depuis un an.
De son côté, la bouse de Tokyo était fermée mardi et mercredi.
Des rumeurs selon lesquelles d'autres agences de notation allaient dégrader la note de l'Espagne et selon lesquelles Madrid pourrait demander une aide financière colossale au FMI ont fait plonger les places européennes.
Pourtant, une semaine après la décision de Standard and Poor's d'abaisser la note de la dette espagnole, ses rivales Moody's et Fitch ont indiqué mardi qu'elles n'étaient pas en train de réexaminer la note de l'Espagne, qui reste pour ces deux agences la plus élevée possible, soit le fameux triple AAA.
Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a rejeté mardi l'idée que son pays puisse être à son tour forcé à faire appel à l'aide internationale. "J'ai entendu parler de cette rumeur, et je ne lui accorde aucun crédit", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "C'est une folie que d'avancer cela", a-t-il ajouté, parlant d'"une absurdité énorme", mais s'inquiétant de l'impact de cette rumeur sur les marchés boursiers de son pays et de ses conséquences possibles sur l'économie espagnole. "Ces rumeurs sont tout à fait intolérables", a-t-il martelé.
Pour sa part, la vice-présidente du gouvernement espagnol Maria Teresa Fernandez a assuré: "L'économie espagnole est fiable. Nous allons atteindre nos objectifs en termes de déficit." Elle a précisé que des avancées importantes pourraient être obtenues dans le courant du mois sur la réforme du marché du travail.
Ces derniers jours, les avis des économistes étaient partagés sur la menace de propagation de la crise aux autres maillons faibles de la zone euro. Même si tous conviennent que les fondamentaux économiques et les finances publiques du Portugal ou de l'Espagne sont objectivement plus solides que ceux de la Grèce. "Pour qu'il y ait contagion, il faut qu'un pays malade propage la maladie. Or on peut dire qu'aujourd'hui la Grèce est convalescente", estimait Philippe Sabuco de BNP Paribas.
Portugal, Espagne, Irlande, Italie : les maillons faibles
Ces derniers jours, le Portugal a vu la note de sa dette souveraine rétrogradée par l'agence de notation Standard and Poor's, comme celle de son puissant voisin l'Espagne et comme celle, à nouveau, de la Grèce. En conséquence, les deux Etats de la péninsule ibérique vont désormais devoir payer plus cher pour se refinancer sur les marchés obligataires. Cette décision de Standard and Poor's a attisé les craintes d'une contagion de la débâcle hellénique à d'autres pays fragilisés par de lourdes dettes et souffrant d'un retard de compétitivité de leur économie.
Au Portugal, le gouvernement a gelé les salaires des fonctionnaires (environ 12% de la population active) dont il veut réduire le nombre. Il va opérer un tour de vis fiscal et des privatisations. En Espagne, le gouvernement a aussi promis l'austérité et veut économiser 50 milliards d'euros en trois ans.
Parmi les autres maillons faibles de la zone Euro, l'Irlande doit aussi procéder à des coupes claires, même si elle a échappé jusqu'à présent à la dégradation de la note de sa dette. Enfin, autre suspecte habituelle, seule l'Italie tire son épingle du jeu pour avoir maintenu en pleine crise une assez stricte rigueur budgétaire qui rassure pour l'instant les marchés sur ses capacités de remboursement.
En Irlande, le gouvernement a adopté dès 2009 deux plans d'austérité de 3 et 4 milliards d'euros, imposant d'impopulaires baisses générales des allocations et une réduction de 5 à 15% des salaires des fonctionnaires.
Tous veulent ramener à 3 ou 4% du PIB des déficits qui se sont envolés jusqu'à 14% dans le cas de la Grèce. Des plans d'austérité ont été annoncés par ces pays.
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