Les pneus au coeur d'un différend sino-américain

La Chine a annoncé dimanche avoir ouvert une enquête antidumping visant des pièces de voitures et des volailles USLa Chine a annoncé dimanche avoir ouvert une enquête antidumping visant des pièces de voitures et des volailles US

Pékin a dénoncé samedi une "mesure grave de protectionnisme commercial" des Etats-Unis et annoncé se réserver "le droit de réagir" après l'annonce de Barack Obama vendredi de mesures pour restreindre les importations de pneus chinois durant trois ans.

Cette mesure du président américain vise à préserver les entreprises US.

Le président US a signé un décret imposant des droits de douane supplémentaires sur toutes les importations de pneus pour véhicules de tourisme et légers provenant de Chine pour 3 ans.

"La Chine s'oppose fermement à cette mesure grave de protectionnisme commercial des Etats-Unis, qui non seulement viole les règles de l'Organisation mondiale du commerce, mais aussi les engagements pris par les Etats-Unis au sommet financier du G20", avait déclaré samedi le ministère chinois du Commerce par la voix de son porte-parole, Yao Jian.

Afin de satisfaire les requêtes du syndicat des ouvriers de l'acier, Barack Obama a imposé des droits de douane supplémentaires de 35% sur les pneus de voitures et de camions fabriqués en Chine. Les taxes supplémentaires seront de 30% la deuxième année et de 25% la troisième, a annoncé la Maison blanche. Les droits de douane étaient jusqu'à présent de 4%, a précisé l'administration Obama.

En août, la Chine avait appelé les Etats-Unis à renoncer à cette mesure afin de préserver le "développement" des relations bilatérales. Washington avait déjà décidé mercredi d'imposer des droits de douane aux tubes pour l'industrie pétrolière importés de Chine, et Pékin avait réagi avec indignation.

Selon le communiqué du ministère chinois du Commerce, les exportations de pneus chinois n'ont pas nui à la production américaine et ont même baissé de 16% en glissement annuel au premier semestre de cette année.

M.Obama doit recevoir son homologue chinois Hu Jintao à Pittsburgh, en Pennsylvanie, au sommet du G20 les 24 et 25 septembre, puis il se rendra en Chine en novembre pour sa première visite officielle. Jeudi, le président américain a brièvement rencontré à Washington Wu Banguo, président du Parlement chinois et officiellement deuxième personnage de l'Etat. Selon la Maison Blanche, il a affirmé l'importance de la relation sino-américaine.

L'administration Obama a cependant prévenu plusieurs fois qu'elle n'hésiterait pas à faire valoir les droits des Etats-Unis en cas d'entorse au libre-échange.

Washington doit toutefois compter sur la Chine, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, sur un certain nombre de dossiers d'importance, comme l'Iran, la Corée du Nord ou le changement climatique.

Dimanche, le ministère chinois a renouveler les accusations, déclarant que l'imposition par les Etats-Unis de droits de douane sur les importations de pneus chinois représente une forme "grave" de protectionnisme.