Les "petits arrangements" des aiguilleurs du ciel
Dans son enquête, Le Figaro explique que les contrôleurs aériens travaillent par équipes tournantes. Dans la tour de contrôle de Roissy par exemple, ce sont des équipes de 15, toujours à leurs postes. Mais "dans la réalité, plusieurs manquent à l’appel", poursuit le quotidien.
Et leur absence est consignée dans un cahier dit "de clairance", qui organise le temps de travail et la rotation des effectifs "de manière totalement illégale" . Ces "clairances" seraient en particulier très pratiquées – la profession s’étant beaucoup féminisée – lors de la rentrée des classes, le mercredi ou pendant les vacances scolaires.
Résultat, là où les contrôleurs sont censés assurer 24 heures à leur poste chaque semaine - soit l’équivalent de 160 jours de travail par an, dans les faits, "ils n’assurent souvent que 12 heures hebdomadaires et 80 jours par an", explique le quotidien, citant des sources syndicales.
Le problème est que ces "petits arrangements" auraient provoqué "plusieurs incidents liés à un sous-effectif en tour de contrôle" rapportés par des pilotes d’Air France, poursuit Le Figaro. Ainsi, à plusieurs reprises, des appareils auraient évité de peu la collision à la suite d’ordres inappropriés de la part des aiguilleurs. Le Figaro cite encore l’exemple de ce pilote de la compagnie française qui a vécu "deux incidents majeurs en quelques minutes".
Face aux révélations étayées du Figaro, la Direction générale de l’aviation civile a 24 heures pour rendre des comptes à son ministre de tutelle. Dominique Bussereau rappelant que "la sécurité est une priorité absolue pour le transport aérien".
Gilles Halais, avec agences
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