Les grands gagnants de la flambée du pétrole
Or noir, billet vert et grands sourires. C’est presque devenu une tendance, désormais les groupes pétroliers présentent leurs résultats opulents avec une satisfaction un brin gênée. Corollaires, continues et vertigineuses, la baisse du dollar et la hausse du prix du pétrole font le bonheur des entreprises concernées.
_ Hier soir, le baril de brut a franchi le seuil des 122 dollars, toujours sur fond d’affaiblissement de la monnaie américaine et d’inquiétudes diverses outre-Atlantique. Les cours sont restés stables dans la matinée en Asie.
Un peu plus tard ce matin, Total présentait ses résultats trimestriels. Sans surprise, les chiffres sont excellents pour le groupe français. Celui-ci a dégagé au premier trimestre 2008 un bénéfice net ajusté de 3,2 milliards d’euros (en hausse de 9%) et un chiffre d’affaires en augmentation de 19%, à 44,2 milliards d’euros.
Mais cette hausse de 67% du baril (sur un trimestre !) satisfait aussi l’Etat, via la désormais célèbre TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers). Celle-ci rapporte chaque année plusieurs milliards d’euros au budget national, et depuis 2006 une petite fraction en échoit aux régions.
_ Or, on oublie souvent que la TIPP est un montant fixe prélevé sur les volumes et non sur le prix de vente du produit. Ainsi, la hausse de l’essence ayant conduit à une baisse de la consommation de carburant, l’Etat engrange par définition moins d’argent depuis peu. En février, Bercy a précisé que parmi les recettes fiscales la TIPP avait baissé de 8,7% en 2007, pour une rentrée d’argent de 17,3 milliards tout de même.
La TIPP suscite un certain nombre de polémiques dans la sphère politique. L’opposition souhaiterait que l’Etat donne un "coup de pouce" aux usagers, premiers lésés par ces hausses drastiques. Mais Bercy, qui renvoie la responsabilité sur les marchés financiers, exclut pour le moment toute évolution de la Taxe. Et Eric Woerth, ministre du Budget, a estimé récemment qu’il serait "artificiel" de baisser la fiscalité sur l'essence.
Matteu Maestracci
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.