Les camping-cars et vans aménagés séduisent de plus en plus de Français : "On a vu une nouvelle clientèle arriver"
Ce type de véhicules aménagés a plus que jamais la cote à l'approche des vacances d'été. La hausse des ventes dépasse les 20% en France depuis le premier confinement et la tendance devrait se poursuivre, ce qui fait le bonheur des fabricants.
Près de 500 salariés répartis sur trois chaînes de montage qui fonctionnent en simultané et 4 000 camping-cars produits à l'année... L'usine historique du groupe Pilote (dont la marque est devenue numéro 1 en France en 2020) à La Limouzinière, près de Nantes, ressemble à une immense ruche dont les robots sont quasiment absents.
"C'est un métier qui est semi-industriel ou semi-artisanal, suivant comment on se place, explique Christian Delbos, le directeur du site. Nos compagnons sont souvent des menuisiers à la base, bien évidemment enrichis d'électriciens, d'électroniciens au fil des ans, mais nous avons gardé ce côté artisanal où parfois la matière résiste et il faut l'ajuster."
Du simple châssis... au camping-car
Tout part en effet d'un simple châssis nu de véhicule utilitaire acheté à un constructeur auto – Fiat détient à lui seul plus de 70% du marché ! – sur lequel seront assemblés panneaux et meubles, la plupart en bois. Et il n'y a aucune perte de temps dans le processus, résume Christian Delbos. "Le bois arrive en kit de notre usine d'Angers, indique le directeur du site. Le personnel est chargé d'assembler les différents kits de bois et les transforment en meuble. Tout est préparé en amont : quand le camion arrive à un poste précis, tout son matériel peut être monté immédiatement."
Une clientèle plus jeune
Il faut quand même jusqu'à 200 heures de travail pour assembler les camping-cars dits "intégraux", les mastodontes de plus de sept mètres de long, vendus autour de 70 000 euros. Mais le temps est réduit à 70 heures pour les vans et les fourgons (produits, eux, dans une autre usine à Angers), qui constituent l'entrée de gamme. Ils coûtent environ 40 000 euros et ils s'arrachent depuis le premier confinement.
"On a vu une nouvelle clientèle arriver, un peu plus jeune, constate le directeur marketing du groupe Pilote, Antoine Guéret. Plus des quinquagénaires, des quadragénaires, et ces gens qui normalement attendaient la retraite pour acheter ce véhicule ont sauté le pas plus vite." Et leur vision du camping-car semble parfois très différente. "Il y a tout un usage qui est en train d'évoluer", poursuit Antoine Guéret.
"Aujourd'hui, les gens envisagent ce véhicule pour l'utiliser tous les week-ends, et il y en a même d'autres, comme les vans, où les gens se disent qu'ils peuvent aller au travail avec."
Antoine Guéret, directeur marketing du groupe Piloteà franceinfo
De quoi doper encore les ventes. Pilote table sur 30 000 modèles neufs écoulés cette année en France dont la moitié de vans et fourgons.
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