Cet article date de plus de treize ans.

Le SMIC va passer à 9 euros brut l'heure au 1er janvier (1,6 % de hausse), sans "coup de pouce" supplémentaire

L'annonce officielle en a été faite mardi aux partenaires sociaux par le ministre du Travail, Xavier Bertrand. Celui-ci a justifié l'absence de "coup de pouce" par la nécessité de défendre l'emploi.Le montant mensuel sera désormais de 1365 euros bruts par mois. Le SMIC concerne environ 2,3 millions de Français, soit un salarié sur dix.
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
A l'usine Renault de Flins (AFP - JACK GUEZ)

L'annonce officielle en a été faite mardi aux partenaires sociaux par le ministre du Travail, Xavier Bertrand. Celui-ci a justifié l'absence de "coup de pouce" par la nécessité de défendre l'emploi.

Le montant mensuel sera désormais de 1365 euros bruts par mois. Le SMIC concerne environ 2,3 millions de Français, soit un salarié sur dix.

Cela représente par mois une hausse nette de l'ordre de 17 euros (soit environ 1073 euros nets par mois) et "par jour 55 centimes, soit la valeur d'une demi-baguette de pain pour les salariés", s'est indignée Michèle Chay (CGT) après la réunion de la Commission nationale de la négociation collective.

La hausse du SMIC a aussi un impact pour les salariés payés au voisinage du salaire minimum (soit un salarié sur cinq, chiffre 2007). Les Smicards travaillent surtout dans les petites entreprises et dans les secteurs du commerce et des services comme l'hôtellerie et la restauration. Les salariés à temps partiel, dont les femmes, sont surreprésentés dans cette catégorie socio-professionnelle.

Les Smicards privés de "coup de pouce"
2011 sera la cinquième année consécutive sans "coup de pouce" du gouvernement, une option jamais utilisée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2007.

"Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de coup de pouce qu'il n'y a pas d'augmentation du SMIC", a fait valoir Xavier Bertrand. Jugeant que "la politique récurrente des coups de pouce peut avoir pour effet d'évincer de l'emploi les plus fragiles", il a réaffirmé que sa "priorité" dans la fixation du SMIC était la baisse du chômage. "L'emploi, c'est créer des richesses, augmenter les revenus du travail et développer le pouvoir d'achat", a-t-il estimé.

Les cinq experts chargés de se prononcer avaient déconseillé la semaine dernière tout coup de pouce, estimant que la hausse du SMIC pouvait "améliorer la rémunération des personnes en emploi" mais éloignerait du marché du travail les plus fragiles.

Les critiques des syndicats
Pour le MEDEF, Benoît Roger-Vasselin a considéré qu'"il ne faut pas confondre le SMIC avec une politique de redistribution, tout à fait légitime mais elle est de la responsabilité de l'Etat et pas des entreprises", après la réunion de la Commission nationale de la négociation collective en présence de Xavier Bertrand.

En revanche, la décision du gouvernement a été unanimement dénoncée par les syndicats. Pour la CFDT, qui a demandé "exceptionnellement" un coup de pouce "pas excessif" de 0,5 %, "les ménages notamment à bas salaires subissent des dépenses incompressibles et le pouvoir d'achat et la consommation sont centraux alors que la France n'est pas encore sortie de la crise", a expliqué Laurence Laigo.

La CGT, qui voulait un SMIC à 1600 euros bruts par mois, s'est exclamé que "c'est Noël pour les patrons". Pour la confédération, "le gouvernement persiste à ne pas prendre en compte les besoins des salariés" alors que "la crise n'est pourtant pas la même pour tout le monde" au vu des bénéfices du CAC 40. "L'absence d'augmentation significative du SMIC pour la cinquième année est une déception pour les salariés dans un contexte de crise", a renchéri Marie-Alice Medeuf-Andrieu (F0).

Alors que "tous les prix augmentent (logement, SNCF, assurances), le SMIC n'augmente que de 1,6 %, quasiment rien", a lancé Gabrielle Simon (CFTC), regrettant qu'"on trouve de l'argent pour les groupes financiers, pas pour les Smicards".

"Le gouvernement pouvait mieux faire", aux yeux de Véronique Roche (CFE-CGC).

Lire aussi:

>>

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.