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Le secteur automobile au point mort

Renault n'est pas la seule entreprise du secteur automobile à essuyer les premiers coups de boutoir de la crise. Le français PSA Peugeot Citroën, les allemands Daimler et Volkswagen, le suédois Volvo ou encore les américains Ford et General Motors prévoient eux aussi des suppressions d'emploi ou des mesures de chômage technique. Le marché automobile européen pourrait reculer de 8% en 2008.
Article rédigé par franceinfo
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Face aux difficultés de Renault, personne dans le secteur automobile ne va pavoiser. Le marché n'est pas économe de sa morosité, et en premier lieu à l'égard de l'autre constructeur automobile français, PSA Peugeot Citroën. Ce vendredi, il prévoyait un “fort recul” du marché automobile en Europe de l'Ouest “de l'ordre de 17% au quatrième trimestre”. Sur l'ensemble de l'année 2008, ce rétropédalage pourrait être de l'ordre de 8%.
_ Et les pays émergents ne sauvent plus les bilans. Les immatriculations en Chine ont par exemple baissé de 22%, s'inquiète le PDG de PSA, Christian Streiff.

Chômage partiel chez PSA

Conséquence, le groupe revoit à la baisse ses perspectives de marge en 2008, passant 3,5% espérés, à 1,3%. Et le second constructeur européen, derrière Volskwagen, s'attend à une année 2009 tout aussi pâlichonne. D'où un train de “mesures exceptionnelles” destinées à essuyer le coup de vent conjoncturel.
_ La première est la réduction drastique de la production, qui baissera de 30% dès ce trimestre. Du coup, tous les sites européens de PSA connaîtront du chômage partiel avant la fin de l'année.

_ L'effort de recherche et développement sera revu encore une fois à la baisse : le budget, qui devait être amputé d'un tiers, le sera finalement de moitié. Et enfin, le consommateur sera invité à contribuer à “l'effort de guerre”, via la poursuite de la politique d'augmentation des prix.

Les autres constructeurs automobiles ne sont pas mieux lotis. En Allemagne, le champion du secteur, Volkswagen, envisage de se séparer de 25.000 intérimaires. Et son compatriote Daimler a, comme PSA, révisé ses prévisions de résultat à la baisse.
Même tendance chez l'Italien Fiat, qui craint une chute de 65% de ses bénéfices.
Mauvaise passe aussi pour le Suédois Volvo. Jusqu'ici tout allait bien pour le constructeur de poids-lourds. Mais alors que l'entreprise dégageait des bénéfices, elle a vu ses commandes s'effondrer de 55% au troisième trimestre. Volvo a réagi en annonçant la fermeture d'une usine au Canada, et la suppression de 850 emplois, en plus de 1.400 déjà annoncés.

General Motors licencie, Ford fait le gros dos

Licenciements au menu également dans l'industrie automobile américaine. General Motors a annoncé des licenciements secs pour faire face à ses difficultés, son programme de départs volontaires ne suffisant plus. Et les ventes de Ford ont baissé de 17% sur le marché américain, contre 13% en moyenne pour le secteur.
_ Quant à Chrysler, il prévoit quelque 5.000 suppressions de postes d'ici la fin de l'année.

Une conséquence, parmi d'autres, de cette accumulation de mauvaises nouvelles, les actions des constructeurs automobiles ont été massacrées en bourse. Y-compris celles des constructeurs asiatiques, en particuliers japonais, jusqu'ici moins touchés. Ils payent l'engouement pour le yen. Devenu valeur refuge, il a considérablement augmenté, pénalisant fortement les entreprises exportatrices.

Grégoire Lecalot, avec agences

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