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Le rejet du plan Paulson fait dévisser toutes les Bourses

Jamais Wall Street n'avait autant chuté : -6,71%. New York a entraîné dans son tourbillon les places asiatiques. Tokyo a plongé de 4,12%. La faute au vote de la Chambre des représentants américains, qui a créé la surprise dans la soirée, en rejetant le plan de sauvetage des banques...
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Une véritable journée noire sur les Bourses. Une de plus ? En tout cas, jamais Wall Street n'avait connu une telle dégringolade : 800 points d'un coup. New York a clôturé en très forte baisse : -6,71%. Du jamais vu.

Dans son sillage, les autres places boursières, en Asie notamment, ont toutes largement chuté. A la clôture, la Bourse de Tokyo a plongé de 4,12%.
_ Et les places européennes n'étaient guère plus optimistes. Elles ont toutes ouvert en large baisse, autour de 2%, avant de se ressaisir un peu plus tard dans la matinée.

C'est la conséquence la plus visible finalement du rejet du plan Paulson par la Chambre des représentants américains.
_ Contre toute attente hier, la Chambre a voté contre ce plan de renflouement des banques américaines - 228 voix contre 205. Le secrétaire au Trésor Henry Paulson prévoyait de débloquer 700 milliards de dollars afin d'éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l'immobilier.

Pas question que les Américains paient pour les erreurs des banques, ont dit les députés - dans une optique, il faut le souligner, plutôt électoraliste... La présidentielle a lieu dans cinq semaines.

Et maintenant ? La suite du processus est incertaine. George Bush s'est bien sûr dit déçu du résultat du vote, tout en annonçant qu'il allait travailler “avec les membres du Congrès et leurs chefs de file sur la manière de progresser”, et en prédisant que les parlementaires finiraient par adopter le plan.
_ C'est finalement l'avis que partage également la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, pour qui il faut “aller de l'avant”.

Ne pas en rester là ; tout le monde en est aujourd'hui conscient. Sauf que rien ne sera décidé avant jeudi - le Congrès est fermé aujourd'hui et demain pour cause de Nouvel an juif.

Et en deux jours, beaucoup de choses peuvent se passer dans les banques... Après le sauvetage public ce week-end du groupe belgo-néerlandais Fortis, la liste des victimes de cette pénurie de liquidités s'est allongée. La quatrième banque américaine, Wachovia, a dû être rachetée dans l'urgence par Citigroup, sous l'égide des pouvoirs publics américains. Sa disparition vient s'ajouter à la faillite de Lehman Brothers, au rachat de Washington Mutual et de Merrill Lynch et au
renflouement d'AIG.
Au Royaume-Uni, le gouvernement a décidé de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander.
Après Fortis, nationalisé par les Etats belge, néerlandais et luxembourgeois, c'est la banque franco-belge Dexia qui a focalisé l'attention. Son action a plongé de 28,50% à 7,20 euros à la Bourse de Paris.
En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d'euros garantie pour l'essentiel par l'Etat.
En Russie, le Premier ministre Vladimir Poutine a annoncé la mise en place prochaine de mesures de soutien aux banques.

Guillaume Gaven, avec agences

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