Le prix du beurre explose, les boulangers en pâtissent
Le prix du beurre a triplé depuis début 2016, et les professionnels qui utilisent cette matière première en subissent les conséquences. Reportage de France Bleu Poitou.
Combien pour une tonne de beurre ? 2 500 euros début 2016, plus de 6 000 euros aujourd'hui. Une véritable explosion du prix de cette matière première, qui met en première ligne les boulangers et pâtissiers.
À Poitiers, les habitants peuvent ainsi voir dans une boulangerie une affichette expliquant pourquoi, "Chez Émile", le prix du croissant vient d'augmenter de cinq centimes. Idem pour la biscuiterie Goulibeur basée à Poitiers, dont les produits sont composés à 25% de beurre. Résultat : une hausse des prix de 10%. La situation est "catastrophique", estime la présidente de la biscuiterie.
Le beurre n'a plus mauvaise réputation
Mais pourquoi une telle hausse du prix du beurre ? La consommation en est en forte hausse en Inde, au Japon, mais aussi en France. Joseph Giraud, directeur du syndicat des laiteries du beurre A.O.P Charentes-Poitou, explique que cet appétit pour le beurre découle d'une meilleure réputation de ce produit quant à ses effets sur la santé. "Depuis plusieurs décennies, le beurre était considéré comme un produit mauvais sur le plan cardiaque, pour le cholestérol, etc. Mais on vient de s'apercevoir que le beurre a plutôt des vertus de satiété et que ses matières grasses sont meilleures que d'autres", notamment meilleures que celles de l'huile de palme si décriée depuis quelques temps.
La fin des quotas laitiers mise en cause
Mais alors que la demande augmente, l'offre stagne. Depuis la fin des quotas laitiers en Europe en 2015, les cours du lait se sont effondrés et des producteurs ont par conséquent abandonné ce secteur. Les autres n'ont pas augmenté les rendements, résultat la production a baissé de 4% l'an passé en France.
La hausse du prix du beurre devrait se poursuivre au moins jusqu'à l'automne, où l'arrivée sur le marché du lait néozélandais permettra peut-être d'y mettre le holà.
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