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Le président de la BCE a estimé jeudi que l'institution avait apporté "une réponse immédiate" à l'agence Moody's

Moody's a abaissé mardi , la classant dans la catégorie des investissements spéculatifs, alors que ce pays a présenté la semaine passée un plan d'austérité drastique.Jean-Claude Trichet a annoncé jeudi que la BCE continuait à accepter des titres de dette portugaise dans ses échanges avec les banques du pays.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE) (AFP)

Moody's a abaissé mardi , la classant dans la catégorie des investissements spéculatifs, alors que ce pays a présenté la semaine passée un plan d'austérité drastique.

Jean-Claude Trichet a annoncé jeudi que la BCE continuait à accepter des titres de dette portugaise dans ses échanges avec les banques du pays.


La BCE par sa réponse a de facto ignoré la mise en garde de Moody's sur la solvabilité du Portugal.

Dès mercredi, au lendemain de l'abaissement de la note par Moody's, l'Europe a critiqué mercredi le pouvoir exorbitant des agences de notation anglo-saxonnes. Jean-Claude Trichet a enfoncé le clou jeudi, estimant qu'une "petite structure oligopolistique" des agences de notation financières n'était "pas souhaitable".

"Limiter l'influence des agences de notation" et en créer une en Europe

Les trois agences de notation - Moody's, Fitch et Standard and Poor's - sont toutes trois américaines. Les Européens ont d'ailleurs plaidé mercredi pour la création d'un organisme européen de notation.

C'est José Manuel Barroso qui s'est prononcé indirectement pour la création d'une agence de notation basée en Europe. "C'est au marché qu'il appartient de décider", mais il me semble étrange qu'il n'y ait pas une seule agence venant d'Europe", a-t-il indiqué, accusant celles qui ont aujourd'hui pignon sur rue d'avoir "un parti pris" contre l'Europe.

De son côté, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré qu'il fallait "briser l'oligopole des agences de notation" et "limiter leur influence".

Déjà, en début de semaine, Standard and Poor's avait provoqué la colère d'Angela Merkel. L'agence avait rejeté les plans européens à l'étude pour faire contribuer les banques et fonds d'investissement à un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, en jugeant qu'ils "conduiraient probablement à un défaut de paiement, que tentent à tout prix d'éviter les Européens.

"Il est important que nous (...) ne nous laissions pas priver de notre liberté de jugement", avait jugé la chancelière allemande.

A la suite de la crise financière, l'Europe a adopté dès 2009 deux législations visant à renforcer la régulation des agences de notation, les obligeant notamment à s'enregistrer et à respecter certaines règles pour pouvoir exercer dans l'UE, et les plaçant sous le contrôle direct de l'Autorité européenne des marchés financiers.

Bruxelles doit faire de nouvelles propositions à l'automne sur ce sujet.

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