Le pétrole continue de grimper, la colère des consommateurs aussi
90 dollars à Londres… 93 à New York. Le prix du baril de brut continue de flamber, franchissant régulièrement de nouveaux records et suscitant de plus en plus d’inquiétude. En trois mois et demi, les cours ont augmenté de plus de 30%.
Les facteurs à l’origine de cette hausse sont multiples : faiblesse persistante du dollar, tensions entre la Turquie et les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak (grande région productrice de brut), baisse des taux d'intérêt aux Etats-Unis (de nature à soutenir l'économie et la demande en énergie) et crainte de tensions sur les approvisionnements avant l'hiver. A tout cela s’est encore ajoutée récemment l’annonce par la compagnie nationale des pétroles mexicains d’une réduction de sa production en raison du mauvais temps. Une nouvelle tempête tropicale baptisée Noël traverse actuellement les Grandes Antilles.
En France, plusieurs professions réclament des gestes politiques forts en faveur des plus touchés par l'augmentation des prix à la pompe. Les ambulanciers manifestent aujourd’hui dans sept villes de France. Les transporteurs sanitaires veulent notamment pouvoir modifier la tarification de leurs missions, en raison de l’augmentation de leurs charges, dûe notamment à la hausse des cours du pétrole. A l'appel des quatre fédérations d'ambulanciers privés (CNSA, FNAA, FNAP, FNTS), représentant près de 5.000 entreprises employant un peu moins de 50.000 salariés, environ 500 véhicules se sont déjà rassemblés dans la matinée à Paris, et entre 200 et 300 à Toulouse, Strasbourg, Rennes, Marseille, Lyon et Bordeaux.
Taxis, routiers et marins-pêcheurs tentent également de faire entendre leur mécontentement. Le 26 septembre dernier, des milliers de chauffeurs de taxi se sont mobilisés à Paris et dans les principales villes de France pour protester contre la fin de la détaxe sur le carburant et exprimer leur inquiétude face à la perspective de la déréglementation de la profession.
Invitée de France Info ce matin, la ministre de l’Economie Christine Lagarde n’a pas exclu de convoquer à nouveau les compagnies pétrolières à Bercy pour limiter les conséquences de la hausse des prix du pétrole pour les consommateurs. Les représentants des compagnies pétrolières avaient déjà été reçues au ministère des Finances en 2005 et 2006 par son prédécesseur Thierry Breton.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.