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Le patron de Dexia forcé à "oublier" son indemnité de départ

Le patron démissionnaire du banquier-assureur Dexia, Axel Miller, a renoncé à son "parachute doré", son indemnité de départ, qui s’élevait 3,7 millions d’euros. C’était la condition posée par la France pour recapitaliser l’entreprise menacée de faillite. Sur le front de la crise financière, la BCE commence à évoquer une possible baisse de ses taux d’intérêt.
Article rédigé par franceinfo
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La première victime du mouvement anti-parachutes dorés qui touche aussi bien l’Europe que les Etats-Unis s’appelle Axel Miller. Le patron démissionnaire du banquier-assureur franco-belge Dexia a dû faire une croix sur 3,7 millions d’euros, montant de l’indemnité de départ à laquelle son contrat lui donnait droit.
_ La perspective de le voir toucher une somme aussi rondelette alors que Dexia n’a échappé à la faillite cette semaine que grâce à l’intervention d’urgence des pouvoirs publics belges et français a provoqué la polémique. Du coup, la France a posé une condition à la recapitalisation : qu’Axel Miller ne passe pas à la caisse avant de partir.

Il aura tout de même fallu négocier toute la nuit dernière au ministère des finances pour que le dirigeant accepte. Une négociation tenue à huis-clos. On ne sait donc pas, pour l’instant, ce qu’Axel Miller a obtenu en échange de ce douloureux renoncement. « Je m'en remets à la sagesse du conseil d'administration pour déterminer, à la fin de la gestion des affaires courantes qui m'a été confiée, le bilan de mon action au sein du groupe Dexia », s’est-il contenté de commenter, laissant entendre qu’un dédommagement reste possible.

Lundi, le Medef doit présenter des propositions sur la rémunération des dirigeants, et la règlementation de la pratique des parachutes dorés pour les hauts cadres et les patrons d'entreprises est devenue depuis le début de la crise financière, un sujet de consensus politique.

La possibilité d'une baisse des taux de la BCE

Pendant ce temps, la crise se poursuit. La BCE est à nouveau entrée en action pour tenter de calmer les turbulences qui secouent la finance européenne. Mais surtout, hier, son président, Jean-Claude Trichet, a évoqué pour la première fois la possibilité prochaine d’une baisse des taux d’intérêts de la BCE. Certes, c’est en annonçant leur maintient actuel qu’il a ouvert cette porte, mais il a reconnu que le ralentissement économique en cours dans la zone euro pourrait aboutir à cette baisse de taux, qui serait la première depuis cinq ans. Jusqu’ici, au nom de la lutte contre l’inflation, la BCE s’est toujours refusé à pratiquer cette politique, contrairement à la Fed américaine, et ce malgré de nombreux appels du pieds des différents acteurs de l’économie.

Grégoire Lecalot, avec agence

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