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Le patron d'Air France-KLM "démissionne"

Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général du groupe Air-France-KLM, a démissionné de son poste. L'ancien patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, reprend le manche jusqu'à création d'une véritable holding Air France-KLM, courant 2013. L'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, Alexandre de Juniac est nommé PDG d'Air France. Le mandat de Pierre-Henri Gourgeon avait pourtant été renouvelé.
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La rumeur courrait depuis le hier. Elle se confirme, sauf que Pierre-Henri Gourgeon, directeur général d'Air France-KLM, n'est pas techniquement limogé. Il démissionne.

Une démission qui a tout d'une sanction. Il y a trois mois en effet, le mandat de Pierre-Henri Gourgeon était renouvelé pour quatre ans, et il se croyait renforcé, face à Jean-Cyril Spinetta, l'ex-patron de la compagnie franco-néerlandaise, devenu président du conseil d'administration. Jean-Cyril Spinetta qui redevient du coup PDG d'Air France-KLM... poste qu'il avait lui-même fait supprimé quand il avait passé la main à Pierre-Henri Gourgeon. Jean-Cyril Spinetta conservera ce poste jusqu'à la création d'une véritable holding Air France-KLM, prévue courant 2013.

Plan de restructuration

Et le jeu de chaises musicales à la tête de la compagnie ne s'arrête pas là. Jean-Cyril Spinetta arrive avec le Néerlandais Leo Van Wijk. Vice-président du conseil d'administration et ex-PDG de KLM, il devient donc numéro deux du groupe. Cette nomination confirme encore son rôle dans l'éviction de Pierre-Henri Gourgeon.

Le sortant laissera toutefois une trace, en la personne d'Alexandre de Juniac, ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, qui fait son entrée dans le groupe en tant que PDG d'Air France. Ce poste laisse lui coudées assez franches pour éventuellement renforcer le plan de restructuration d'Air France. Alexandre de Juniac avait été imposé par Pierre-Henri Gourgeon cet été, contre l'avis de Jean-Cyril Spinetta, comme une des pièces maîtresses de la réorganisation de la gouvernance du groupe.

Mais cette réorganisation déplaisait aux Néerlandais, qui voyaient KLM perdre de l'autonomie et qui s'inquiétaient de voir Air France rester déficitaire, alors que KLM volait légèrement au dessus du zéro. Avec le départ de son concepteur, la réforme se retrouve au point mort.

Pierre-Henri Gourgeon aura donc payé cette opposition, ainsi que sa gestion du groupe dans un contexte difficile, aggravé par la catastrophe du Rio-Paris et par l'éruption du volcan islandais.

Grégoire Lecalot, avec agences

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