Le monde angoissé par la baisse de l'euro
Les plans de rigueur se multiplient en Europe pour tenter de juguler les déficits. Dernière traduction de cette tendance, les maires et les députés espagnols, qui ont décidé de réduire leurs salaires de de 10 à 15%, une semaine après l'adoption du plan d'austérité de 50 milliards d'euros.
_ En Italie, Rome annonce un programme d'économies de 24 milliards d'euros en 2011-2012 pour tenter de faire fondre l'une des plus importantes dettes du monde (115,8% du PIB).
Le Royaume-Uni de David Cameron a lancé des coupes budgétaires de plus de 7 milliards d'euros (déficit public de 11% du PIB). Sur l'île voisine, la République d'Irlande veut économiser 3 à 4 milliards d'euros (déficit public de 14,3% du PIB en 2009). Le Portugal promet de ramener son déficit de 9,4% à 4,6% en 2010. La France, qui a atteint un record avec un déficit de 8% du PIB, veut revenir dans les clous européens de 3% en 2013. Et bien-sûr, la Grèce, par qui le danger est arrivé, qui doit réduire son déficit de 30 milliards d'euros.
Autant d'annonces de coupes budgétaires et de plans d'austérité qui finissent par effaroucher les bourses, qui n'avaient pas besoin de tant. La mise sous tutelle d'une banque espagnole a provoqué une mini-panique et incité les boursiers européens à se replier (Paris -2,90%, Londres et Francfort reculent de plus de 2%, Milan et Madrid, plus de 3%, les bourses de Moscou, de 5%). Pas plus téméraires, les financiers américains ont suivi le mouvement (en séance, -1,9% pour le Dow Jones et -2,09% pour le Nasdaq). En Asie, l'accès de fièvre entre les deux Corées n'arrange rien. Mais les financiers et investisseurs asiatiques ne voient pas d'un très bon œil la baisse de l'euro, qui pénalise leurs exportations. Dans ce contexte, le yen japonais devient une valeur refuge.
Pourtant, l'angoisse de l'euro n'atteint pas tous les responsables financiers. Ainsi, un dirigeant de la banque centrale américaine, la Fed, estime que la crise grecque ne se transformera pas en récession : “nous avons des crises de la dette depuis des années et des années”. Mais surtout, le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, ne croit pas à une menace pour la zone euro et ne la voit pas exploser. Mais il n'exclut pas qu'elle puisse être sérieusement grippée.
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