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Le gouvernement annoncera "un plan fin août qui visera à aider davantage les PME à exporter", indique le ministre délégué chargé du Commerce extérieur

Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, estime que la France peut redevenir une "grande puissance exportatrice".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, à Paris, le 21 juillet 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Nous annoncerons un plan export fin août qui visera à aider davantage les petites et les moyennes entreprises à exporter", a déclaré mardi 8 août sur franceinfo Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, alors que les chiffres de la balance commerciale de la France s'améliorent. Le déficit commercial est de 54 milliards d'euros au premier semestre 2023 contre 89 milliards le semestre précédent.

franceinfo : Ces bons résultats vont-ils avoir un impact concret dans le quotidien des Français ?

Le déficit commercial n'est pas un déficit de l'Etat, mais de la nation. Quand on importe plus que l'on exporte c'est la France qui s'appauvrit globalement. Donc, le fait que nous réduisions notre déficit commercial est une bonne nouvelle pour le pays tout entier. Nous avons plus d'entreprises exportatrices, nous avons près de 150 000 entreprises exportatrices, ce qui est une bonne nouvelle parce que ce sont des emplois qui sont créés sur les territoires français.

Quelles mesures envisagez-vous pour tenir ce cap ?

Nous annoncerons un plan export fin août qui visera à aider davantage les petites et les moyennes entreprises à exporter. Les chiffres que nous avons annoncés sont bons mais nous pouvons faire encore mieux. La France peut redevenir une grande puissance exportatrice. Il faut que les petites et les moyennes entreprises comprennent qu'aller à l'export ce n'est pas prendre un risque, au contraire, c'est faire en sorte de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, avoir plusieurs marchés. Donc, nous allons les accompagner davantage.

Quelle sont les perspectives pour le reste de l'année ?

Il faut être optimiste sur la base de ces premiers résultats tout en restant prudents parce que nous vivons une époque de choc. Le meilleur moyen d'être résilients face aux chocs c'est de continuer à réindustrialiser notre pays.

Pourquoi estimez-vous que la France tire son épingle du jeu ?

Le contexte international reste relativement mauvais avec une série de crises et des prix qui restent tirés par le haut par l'inflation mondiale. La Chine n'a pas encore retrouvé son niveau économique d'avant cela. Malgré tout, le commerce extérieur de la France progresse. Il progresse parce que les prix de l'énergie ont reculé sur les marchés, nous importons moins d'énergie que l'année dernière, et hors énergie la France regagne des parts de marché et c'est une très bonne nouvelle. Notre déficit hors énergie recule, notre solde commercial s'améliore de 7,3 milliards d'euros en particulier grâce à la hausse des exportations dans le secteur de l'aéronautique, de l'automobile, les cosmétiques.

Comment expliquez-vous ce dynamisme ?

On a un rattrapage par rapport à la période du Covid où les exportations dans l'aéronautique avaient fortement régressé et nous avons l'arrivée de nouveaux produits dans l'automobile, notamment les voitures électriques, les voitures françaises s'exportent très bien. C'est une bonne nouvelle parce que nous avions déjà de très bonnes dynamiques d'exportation pour les avions, les trains, les navires et aujourd'hui nous voyons cette dynamique arriver dans l'automobile. Cela prouve que les produits français sont de très grande qualité, parmi les meilleurs du monde, comme dans les cosmétiques, les services. Cela porte la France sur les marchés et c'est une fierté pour notre pays.

L'Arabie saoudite, gros fournisseur de pétrole, annonce réduire sa production pour doper les prix. Est-ce que cela ne va pas entacher les bons résultats ?

C'est la raison pour laquelle il faut être prudent parce qu'en matière énergétique nous sommes toujours à la merci de la conjoncture internationale, des chocs géopolitiques également. Le pétrole est un produit pour lequel on n'a pas beaucoup de substitutions pour les avions, les navires, les voitures. Donc, il est difficile de s'en passer de manière rapide. Il faut rester prudent (quant à la réduction du déficit commercial), ce sont de bons chiffres mais ils sont sujets au maintien d'une bonne conjoncture sur les prix d'énergie.

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