Le gouvernement allemand a adopté un projet de loi pour interdire à toutes les actions les ventes à découvert à nu
Le texte, qui sera présenté aux députés, donne également la possibilité au gouvernement d'interdire par décret, en cas de crise sur les marchés, les ventes à découvert à nu sur certains produits dérivés.
Les ventes à découvert ont été à de nombreuses reprises montrées du doigt depuis le début de la crise financière.
Ces ventes sont une technique boursière qui permet à des opérateurs de marché, grâce à des mécanismes financiers sophistiqués, de vendre des titres qu'ils ne possèdent pas encore, avec l'espoir de les racheter à un moindre prix.
Quand elles sont "à nu", elles permettent à l'investisseur de vendre à terme un actif sans l'avoir emprunté auparavant ou s'être assuré de sa disponibilité. La technique de la vente à nu est relativement marginale à la Bourse de Francfort, l'essentielle de l'activité européenne se déroulant sur la place de Londres, la plus importante du Vieux continent.
Les ventes à découvert ont été plusieurs fois suspendues, ou limitées, dans les grandes places financières du monde. En France, par exemple, elles sont interdites sur 15 actions du secteur financier depuis le 19 septembre 2008.
Le Bafin, l'autorité allemande de surveillances des marchés financiers, avait interdit du 19 mai jusqu'en mars 2011 des ventes à découvert "à nu" portant sur les emprunts d'Etats de la zone euro, sur certains types de CDS (Credit default swaps, soit des couvertures contre le risque de faillite d'un pays ou d'une entreprise) et sur les actions de dix institutions financières (banques et assurances).
Cette décision avait semé le trouble sur les marchés boursiers et provoqué l'irritation des autorités françaises, mais elle avait été saluée par Bruxelles.
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a appelé mercredi à une coordination européenne sur les ventes à découvert et demandé à Bruxelles d'accélérer ses travaux sur le sujet.
Réunion du G20
Les ministres des Finances des pays du G20 se réunissent vendredi et samedi à Busan (Corée du Sud) pour discuter de la régulation financière et bancaire internationale et de la croissance économique mondiale. "Toutes les questions de régulation financière, toutes les questions de capitalisation, de recapitalisation et de renforcement des capitaux propres des banques ainsi que la question de la taxation applicable aux banques seront à l'ordre du jour de nos débats", a dit Christine Lagarde.
Le contrôle des agences de notation, l'encadrement des bonus des traders, la régulation des marchés dérivés comme celui des CDS, la lutte contre les paradis fiscaux et le contrôle des fonds spéculatifs figurent ainsi au menu des discussions du G20 Finance de Busan.
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