Le déficit public de 2023 sera "significativement" au-delà de l'objectif de 4,9%, alerte Bruno Le Maire

Le plan d'économies de 10 milliards d'euros annoncé en février n'est en ce sens "pas un coup de rabot, mais un frein d'urgence", a insisté le ministre de l'Economie.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, dans la cour de l'Elysée, à Paris, le 21 février 2024. (MATHILDE KACZKOWSKI / HANS LUCAS / AFP)

Le déficit public mesuré en 2023 sera "significativement au-delà" de l'objectif des 4,9% fixé par le gouvernement, a prévenu le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, dans un entretien au quotidien Le Monde, mercredi 6 mars. Il a martelé vouloir réduire la dépense publique, qualifiant l'annonce récente de 10 milliards de coupes budgétaires en 2024 de "frein d'urgence", et non de "coup de rabot".

Ces coupes, qui visent notamment la transition écologique, le travail ou l'éducation, doivent permettre au gouvernement de respecter son objectif de réduire le déficit public à 4,4% du produit intérieur brut en 2024, le tout sous le regard des agences de notation. "A un moment donné, il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins", selon le ministre.

Il a répété que cette baisse des dépenses n'était qu'une première étape, avant un possible "projet de loi de finances rectificative à l'été, si nécessaire", puis la nécessité de trouver au moins 12 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2025.

Abaissement de la prévision de croissance

Le gouvernement a dû abaisser sa prévision de croissance à 1% pour 2024, contre 1,4% dans le budget initial, un chiffre nettement supérieur au consensus des conjoncturistes et que le Haut Conseil des finances publiques avait jugé "élevé" dès son dévoilement en septembre.

Le plan d'économies a lui été acté par décret plutôt que via un projet de loi de finances rectificative, qui aurait obligé le gouvernement à soumettre ces dix milliards de coupes à l'approbation du Parlement, un exercice périlleux à l'heure où le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale.

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