Le chômage quasi-stable en juin
Il y a désormais en France 3 millions 553.500 demandeurs d'emploi n'ayant pas travaillé dans les 30 derniers jours. C'est 1300 de plus qu'au mois de mai dernier, soit une augmentation statistique de 0.0%.
Une baisse en trompe l'œil
On ne peut pas parler "d'inversion de la courbe du chômage" car il faut prendre ces chiffres du mois de juin avec prudence pour plusieurs raisons. les chiffres du mois de mai étaient biaisés à cause d'une procédure inhabituelle de rappel des chomeursen juin, la collecte de données administratives qui permet à Pôle Emploi "de mieux connaître les demandeurs d'emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé dans l'insertion par l'activité économique" a été modifié la forte très augmentation des sorties de Pôle emploi (+18.7%) reste encore inexpliquéela forte augmentation des chômeurs dispensés de recherche d'emploi (+2.8%) Pôle emploi reconnaît que sans modification des règles de calculs, l'augmentation du nombre de chômeurs serait de 10.000 le mois dernier.
Des signes encourageants pour les jeunes
Dans le détail, le chômage augmente de 0.2% pour les hommes, et diminue de 0.1% pour les femmes. Il diminue aussi de 1.1% pour les moins de 25 ans. La hausse est en revanche plus nette pour les plus de 50 ans : elle est de 0.8% par rapport au mois de juin, et +8.5% sur un an.
Dans un communiqué de presse, le ministre du travail François Rebsamen rappelle que le chômage des jeunes a baissé sur les six premiers mois de l’année, et qu’il n’a pas augmenté depuis deux ans et demi.
Cela s’explique par le succès des dispositifs que nous avons mis en œuvre pour accompagner les jeunes en difficultés vers l’emploi (emploi d’avenir, garantie jeunes)
Diminution du chômage de moins d’un an
Les statistiques de ce mois-ci montrent une fois de plus que la durée du chômage pèse lourdement. Le nombre de personnes inscrites au chômage depuis moins d’un an diminue de 0.9% au mois de juin, alors que celui des personnes inscrites depuis plus d’un an augmente de 0.5%.
Si l'on ajoute les catégories B et C, c'est-à-dire les demandeurs d'emplois qui ont un travail, mais en intérim ou en CDD, le chômage est en légère baisse de 0.3%. Il s’établit aujourd’hui à 5 millions 397.400 personnes, Dom compris.
Les réactions des politiques
Pour le député du Nord et porte parole des Républicains Sébastien Huyghe, la stabilité des chiffres du chômage ne correspond pas à la réalité car le gouvernement maquille les chiffres avec des emplois aidés. "Sur le terrain, affirme-t-il, on voit bien que le chômage fait des ravages. On est dans des chiffres record".
"Ce qu'il faut faire c'est baisser les contraintes qui pèsent sur les entreprises, baisser les charges, baisser les impôts, baisser la complexité administrative pour redonner du souffle à nos entreprises et qu'elles embauchent ", préconise Sébastien Huyghe.
Pour le député de Seine et Marne et porte parole du PS, Olivier Faure, la courbe va finir par s'inverser. "Ce sont des résultats positifs qui viennent corroborer les chiffres qu'on a déjà sur la croissance et la consommation, estime t-il.
"Nous n'avons pas de nouvelle hausse du chômage, et sur les six premiers mois de l'année, on est sur une progression du chômage qui est deux fois inférieure à ce qu'elle était l'an dernier "
Les réactions des experts
Bruno Coudray est économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), il se refuse à interpréter trop rapidement ces chiffres. "Les chiffres au mois le mois sont pollués par l’activité administrative, il vaut mieux regarder les tendances chaque trimestre " conseille-t-il.
"On s’attend à une amélioration sur le front de l’emploi à la fin de l’année. On s’attend à un taux de chômage de 9.5% fin 2016. Ce n'est pas une très forte baisse du chômage, mais on pense que les éléments sont réunis pour une meilleure croissance, proche de 2% par an ".
Agnès Verdier-Molinier est directrice du think-tank libéral IFRAP, la fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques. Selon elle, il y a un vrai problème sur les jeunes pousses et les entreprises innovantes.
"Il faut tabler sur les jeunes pousses, des entreprises vont se développer et créer de nouveaux emplois. L'exemple type, c'est Blablacar. Ces entreprises là, on en a très très peu. C'est un problème de confiance. Les candidats à la démarche entrepreunerial, est-ce qu’ils vont au bout ?" s'interroge-t-elle
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