Lancement d'Orange Bank : "On n'a pas peur d'un nouvel acteur", affirme Boursorama Banque
Benoît Grisoni, le directeur général adjoint de Boursorama Banque, a commenté jeudi pour franceinfo l'arrivée de la nouvelle banque en ligne de l'opérateur Orange. "On est leader, on est là depuis longtemps, on n'a pas peur d'un nouvel acteur", a-t-il affirmé.
Le groupe de télécoms Orange a lancé, jeudi 2 novembre en France, sa nouvelle offre de banque mobile : Orange Bank. L'ambition de l'opérateur est de conquérir deux millions de clients d'ici dix ans. Benoît Grisoni, le directeur général adjoint de Boursorama Banque, l'un des leaders du secteur, s'est réjoui de l'arrivée d'un nouvel acteur sur le marché : "Je pense qu'il est important qu'on en parle pour que les gens lèvent des freins psychologiques, qu'ils se rendent compte que finalement, il y a des offres alternatives", a-t-il expliqué sur franceinfo.
franceinfo : N'y a-t-il pas trop d'acteurs sur le marché avec l'arrivée d'Orange Bank ?
Benoît Grisoni : Non, pas vraiment. L'intérêt, c'est qu'on parle de la banque en ligne de manière générale. Le fait qu'on est gratuit. Il n'y a pas qu'Orange Bank qui arrive. Il y a plein d'acteurs qui sont arrivés sur le marché depuis un an. Évidemment, on fait évoluer nos offres au fur et à mesure de ce que l'on constate. Aujourd'hui, on a plus d'1,1 million de clients, on a doublé de taille en trois ans. On voit bien qu'il y a un phénomène d'engouement pour la banque en ligne : le prix, l'accessibilité (il n'y a pas de conditions pour devenir client), c'est assez simple.
Orange a déjà entre 22 et 25 millions d'abonnés en téléphonie et peut s'appuyer sur la présence physique de 140 boutiques. Cela vous inquiète-t-il ?
Non. Encore une fois on est leader, on est là depuis longtemps, on n'a pas peur d'un nouvel acteur. Ce n'est pas parce que vous faites confiance à un opérateur pour la téléphonie ou pour internet que vous êtes prêt à lui confier l'ensemble de vos actifs financiers. On verra si la passerelle est si facile pour un consommateur. Ce n'est pas acquis à 100 %. À priori, vous pouvez avoir un accompagnement pour ouvrir un compte mais il n'y a pas forcément d'opérations, ni de conseils.
L'offre [d'Orange Bank] est assez limitée puisqu'il n'y a pas de crédit, pas d'épargne de long terme, pas d'assurance vie ni de livret A, pas de livret de développement durable.
Benoît Grisoni, directeur général adjoint de Boursorama Banqueà franceinfo
On ne pense pas forcément que ce soit un frein. On pense qu'il y a des clients pour des agences, pour des conseillers et des clients qui préfèrent tout faire en digital, y compris le dimanche ou à minuit et nous, on répond plutôt à cette promesse-là. Je pense qu'il est important qu'on en parle pour que les gens lèvent des freins psychologiques. Ils se rendent compte que, finalement, il y a des offres alternatives : 270 euros dans une banque traditionnelle, c'est chez nous 12 euros et 1 centime en 2016. On ne peut pas tricher. Ce sont les relevés légaux des frais annuels bancaires, c'est une obligation légale de les communiquer à nos clients.
Orange Bank va faire appel à un robot. Comment gérez-vous les litiges ?
Ce n'est pas parce que vous faites confiance au digital ou que vous avez envie d'un service en temps réel que vous n'avez pas besoin d'une assistance ou tout simplement de pédagogie. Il y a plein de produits qu'on commercialise et une certaine expertise est parfois nécessaire. On a pas mal de dispositifs automatisés sur le site, mais on pense que c'est très important d'avoir des conseillers à côté. On emploie de plus en plus de monde parce qu'on grandit, avec des profils un peu différents des profils historiques de la banque. Il y a 370 000 emplois dans la banque aujourd'hui en France. C'est un secteur très important. Il faut faire attention évidemment aux mutations mais les métiers changent. Il y a des métiers d'expertise qui se créent et qui répondent aux besoins des consommateurs aujourd'hui.
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