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La prime aux salariés arrive devant les députés

La prime aux salariés, dont l'idée a été lancée il y a deux mois par le gouvernement au nom de la défense du pouvoir d’achat, pourrait bénéficier à plus de quatre millions de salariés. _ Les députés s’en saisissent aujourd’hui. Le patronat est toujours vent debout.
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Il y a deux mois, le ministre du Budget François Baroin lançait l’idée d’une prime de 1.000 euros versée aux salariés. Une prime obligatoire versée aux salariés par les entreprises qui réalisent des bénéfices.
_ Deux mois plus tard et quelques polémiques et passes d’armes plus loin, l’idée a fait son chemin. Elle a été intégrée dans le projet de loi rectificative de la Sécurité sociale, dont l’Assemblée nationale entame l’examen ce soir.

Que dit le texte ?

Il prévoit le versement d’une prime à tous les salariés des entreprises de plus de 50 salariés, dont les dividendes sont en hausse par rapport à la moyenne des deux exercices précédents.
Cette prime sera exonérée de toute cotisation autre que la CSG et la CRDS dans la limite de 1.200 euros par salarié et par an. Et elle reste facultative pour les entreprises de moins de 50 salariés.
Le texte n’en fixe pas le montant, qui devra être négocié entre partenaires sociaux.

Une journée de consommation des ménages

D’après Bercy, six millions de salariés pourraient être concernés. Un peu plus de quatre millions seulement si l’on ne parle que des entreprises de plus de 50 salariés. Le ministère du Budget table sur une prime moyenne de 700 euros par salarié.
Sur la base de ces hypothèses, les employeurs pourraient donc être amenés à distribuer quelque 2,8 milliards d’euros, soit un peu plus d’une journée de dépenses de consommation des ménages, selon les statistiques de l’Insee.
Le dispositif aurait en outre un coût limité pour les finances publiques, de l’ordre de 20 millions d’euros.

Medef vent debout

Au nom du patronat, Laurence Parisot demande que le seuil soit élevé de 50 à 500 salariés. Et que la prime reste facultative dans tous les cas.
_ Cette demande est relayée par plusieurs élus de la majorité qui ont déposé des amendements.

De leur côté, les syndicats, CGT et CFDT en tête, craignent que la différence entre les 1.000 euros évoqués à l’origine, et le montant réellement versé, ne crée que des mécontents. Que cette prime ne bénéficie qu'à quelques-uns et laisse de nombreux salariés sur le bas-côté.
_ Surtout, pour les organisations syndicales, il ne faudrait pas que cette prime vienne remplacer les négociations salariales annuelles et les remettre en cause.

Gilles Halais, avec agences

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