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La ministre de l'Economie a estimé lundi le "coût des grèves" à 200 à 400 millions d'euros par jour

La ministre ne précise cependant pas comment elle arrive à ce chiffre."Ca commence à coûter cher, c'est une crise dont la France n'a pas les moyens de se payer le luxe", a renchéri son homologue du Budget, François Baroin. Pour Jean-Claude Mailly (FO), "il faut envoyer la facture au président de la République, c'est lui qui est à l'origine de ça".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Christine Lagarde (juillet 2010) (AFP/Eric Feferberg)

La ministre ne précise cependant pas comment elle arrive à ce chiffre.

"Ca commence à coûter cher, c'est une crise dont la France n'a pas les moyens de se payer le luxe", a renchéri son homologue du Budget, François Baroin. Pour Jean-Claude Mailly (FO), "il faut envoyer la facture au président de la République, c'est lui qui est à l'origine de ça".

"Ils ont fait un scénario qui ne se déroule pas comme ils l'avaient prévu parce qu'il y a une véritable résistance", a ajouté lundi le secrétaire général de Force Ouvrière.

De son côté, la CGPME a mis la barre beaucoup plus haut : " D'ores et déjà, on peut raisonnablement chiffrer le coût des grèves et de leurs effets induits à plus de 4 milliards d'euros pour l'économie française.

"Le conflit entraîne aussi un "préjudice moral" pour la France, dont l'image est affectée à l'étranger par les incidents survenus en marge des manifestations, a estimé Mme Lagarde.

D'autres secteurs ont été touchés, les travaux publics, le commerce ou le tourisme. La FNSEA a parlé de problèmes d'approvisionnement de plus en plus "aigus" pour les agriculteurs.

Quatre stations sur cinq fonctionnent, selon Borloo
Les syndicats, qui ont appelé à deux autres journées d'action, jeudi, puis samedi 6 novembre, entendent maintenir la pression.

Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip) cependant, plus aucun dépôt de produits pétroliers, en dehors de ceux situés dans les raffineries, n'était bloqué en France.

"Demain sera la journée la meilleure depuis le début de la crise", a même assuré Jean-Louis Borloo, ministre de l'Energie en tablant sur un "objectif" de quatre stations sur cinq "en état de fonctionnement".

"Un objectif difficilement atteignable", a toutefois temporisé Jean-Louis Schilansky, président de l'Ufip, selon qui 25% des stations souffraient toujours lundi d'une pénurie de carburant.

M. Borloo a d'ailleurs reconnu des difficultés persistantes d'approvisionnement en carburants dans plusieurs régions, dont l'Ile-de-France, mais a parlé de "réelles améliorations en fin d'après-midi".

Neuf raffineries poursuivent la grève
En ce qui concerne les raffineries, celles de Reichstett, Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône) et Gravenchon (Bas-Rhin) ont voté la reprise du travail et les neuf autres la poursuite de la grève.

Le tribunal administratif de Melun a rejeté lundi le recours en référé introduit par les grévistes de la raffinerie de Grandpuits contre l'arrêté préfectoral de réquisition de salariés qui avait permis le déblocage de son dépôt de carburant, dénoncé immédiatement comme une "atteinte au droit de grève" par la CGT.

A propos des difficultés que pourraient rencontrer certaines entreprises, "on ne peut pas lancer des moratoires généraux mais on est prêt à examiner ponctuellement les situations individuelles", a-t-elle précisé.

La pénurie n'est pas sans conséquence sur le porte-monnaie des Français, avec une hausse moyenne des prix de trois à huit centimes par litre de carburant, selon Bercy. Christine Lagarde a toutefois estimé que les "abus" restaient limités: 40 procès-verbaux dressés contre des pompistes sur 2.000 contrôles des prix effectués ces deux derniers jours.

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